Pourquoi l’idée d’une deuxième journée de solidarité fait polémique
Alors que la colère monte dans les Ehpad et que 2,3 millions de Français pourraient être dépendants à l’horizon 2060 (contre 1,1 million en 2010), le gouvernement est en quête de nouveaux financements de la dépendance. Dimanche, le chef de l’Etat a confirmé que la création d’une deuxième journée travaillée non payée, à l’image de la journée de solidarité instaurée en 2004, était bien à l’étude. Tout comme Emmanuel Macron s’est engagé à ce qu’il n’y ait pas de nouvel impôt, ni local ni national, d’ici 2022. Et c’est là que le bât blesse. En contrepartie de cette journée, les employeurs – publics et privés – versent à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie une contribution de 0,3 % de la masse salariale. « Une seconde journée de ce type serait par définition une hausse des cotisations sociales versées par les employeurs et compensée par les salariés, c’est une taxe sur la masse salariale » résume l’économiste Philippe Crevel. « Il faut trouver un financement supplémentaire à cette dépense supplémentaire qui soit financé par une imposition plus forte répartie sur tous les contribuables, y compris les indépendants, les rentiers ou les retraités », avance pour sa part Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE.