Le plan de l’OM pour éviter les sanctions du fair-play financier
Marseille est sous la menace du fair-play financier
Son ombre s’agite sur le Powerpoint. Quand Jacques-Henri Eyraud donne une conférence de presse, c’est sous un projecteur, dans une salle plongée dans le noir. Une autre ombre plane sur le mercato d’été olympien, le deuxième de l’ère McCourt : celle du fair-play financier. L’OM est dans la « dernière ligne droite » de ses discussions « avec la Suisse », comme le dit le président phocéen. Avec l’UEFA, en fait, et plus précisément son gendarme financier, l’ICFC (instance de contrôle financier des clubs). Une « procédure d’accord de règlement» avec l’OM a été ouverte. Comprendre : une négociation à l’amiable. Car les finances marseillaises sont dans le rouge. Le déficit en fin de saison 2016-2017 a atteint un record : 42 millions d’euros. Et ce sera pire au terme de cette saison, a-t-on appris mercredi. « Nous avons encore quelques semaines de discussions avec l’UEFA, mais nous avons été écoutés, et, je crois, compris dans ce que nous avons dit », expose patiemment Eyraud. Il a dû s’expliquer sur les investissements records au mercato (120 millions d’euros dépensés en deux marchés) et sur une masse salariale qui explose, avec des salaires records au sein de l’effectif (Gustavo et Payet émargent à 500 000 € mensuels)… pour des joueurs qui ont signé de longs contrats. «C’est clair que l’OM n’a pas respecté les règles du fairplay financier, confirme l’économiste Pierre Rondeau. Mais les dirigeants peuvent justifier ça auprès de l’UEFA par le fait qu’ils ont dû relancer le club économiquement. Le bon bilan sportif cette saison est un vrai argument pour eux!» Il faut maintenant prouver aux comptables de l’UEFA, plus sévères que la DNCG, que le projet est pérenne. Pour cela, Eyraud doit démontrer que l’OM est capable de générer plus de revenus, pour compenser ses dépenses XXL. Il évoque le développement du centre de formation – mais il faut du temps pour former un joueur « bankable ». Il rêve aussi d’augmenter les ressources tirées de la billetterie, mais, pour cela, il faut avoir la main sur le stade Vélodrome. Et les négociations avec Bouygues patinent. « Les Marseillais seront obligés de promettre à l’UEFA qu’ils vont moins investir au mercato cet été, reprend Pierre Rondeau. Et peut-être devront-ils évoquer la vente de certains joueurs. Une grosse vente cet été me semble probable ! » Sur le mercato, Jacques-Henri Eyraud a botté en touche. «Ma volonté est de renforcer l’équipe. Nous avons prévu d’investir des montants très significatifs dans l’acquisition de nouveaux joueurs.» Avant de préciser : « Mais chacun a sa définition de «très significatif»! » Car il flottait comme l’ombre d’un doute…
« Une grosse vente cet été me paraît probable ! » L’économiste Pierre Rondeau