La colère gronde autour de la station Capitaine-Gèze
Transports La station Capitaine-Gèze n’ouvrira pas avant 2019
Jeudi matin, des habitants, des comités d’intérêt de quartier (CIQ), des associations et des élus des quartiers Nord manifestaient leur colère devant l’hôpital Nord. Ils souhaitent que le métro vienne jusqu’à cette porte d’entrée de la ville. Une revendication qui intervient au lendemain de l’annonce par le site Marsactu du retard pris pour l’ouverture de la station Capitaine-Gèze. Prévue pour 2015, elle est finalement reportée à septembre 2019, au mieux. « Il s’agit de problèmes de sécurité au niveau de l’armoire des opérations de signalisation où près de 400 000 câblages sont nécessaires », explique la métropole. L’ouverture de cette station ne devait être que le début du prolongement du métro jusqu’à l’hôpital Nord. Sauf qu’avec le retard pris pour ces 900 m supplémentaires depuis l’actuel terminus de Bougainville. La situation dans laquelle se retrouvent les habitants des quartiers Nord, de plus en plus nombreux, est pourtant urgente.
« Manque de volonté politique »
« Le tram va être prolongé au sud et on nous explique que Capitaine-Gèze a un an de retard pour une armoire électrique. Ce n’est pas possible pour une métropole en 2018, c’est un cruel manque de volonté politique », dénonce Gérard Marletti, président des CIQ du 15e arrondissement. « Pour aller de Bougainville jusqu’à l’hôpital Nord, il faut changer trois fois de bus. Et encore, on nous avait promis que la ligne 28 monterait jusqu’à l’hôpital mais il n’en est rien », raconte Huguette. Seule solution pour ces habitants : utiliser la voiture. A note que Marseille est la ville la plus embouteillée de France. Et pour ceux qui n’ont pas le permis deux solutions : des heures de bus, ou rester où ils sont. Pourtant, ce prolongement semble être dans les cartons depuis 2013. « Nous avions obtenu un vote pour les études de faisabilité de ce prolongement. Sauf qu’il y a eu des élections municipales, les engagements n’ont pas été respectés », se désole Joël Dutto, ancien conseiller général PCF du secteur. Jean-Marc Coppola, conseiller municipal PCF rappelle l’importance des transports dans ces territoires enclavés : « Selon les habitants consultés en 2016, les transports sont le premier frein à l’emploi dans cette zone ou près de 100 000 habitants n’ont pas accès à la voiture, et n’ont pas le permis » Des problèmes de transport qui ont des conséquences directes, comme le rappelle Henri Jibrayel, ancien député PS du secteur : « Des services ferment à l’hôpital Nord, la maternité est menacée. C’est le seul hôpital de la ville à ne pas être desservi par le tram ou le métro. » Selon lui, cette situation peut découler sur des scènes comme celle de la Busserine : « Si on additionne l’enclavement, la paupérisation et le parc social qui se dégrade cela amène une pièce de plus au puzzle du désarroi et du sentiment d’abandon. »