La section féminine fait naufrage
L’OM redescend en D2 après une saison cauchemardesque
Un ciseau à bout portant. L’OM a encaissé son 47e but de la saison, dimanche, dans les Côtes-d’Armor. Pas le plus vilain. Ce but inscrit par Guingamp (1-0) ne changera rien au destin des Olympiennes, condamnées depuis longtemps à la relégation. Il n’améliorera pas le moral de Christophe Parra, entraîneur d’une équipe qui n’a remporté que trois matchs de championnat. « Il y a beaucoup de regrets, beaucoup d’amertume, beaucoup de déception », égrène-t-il. On aurait bien aimé diagnostiquer avec lui ce long naufrage, un an après une saison exceptionnelle, où l’OM, promu en D1, avait terminé au pied du podium. Parra avait alors été élu meilleur entraîneur de la saison. Mais pas le meilleur client en interview. Comme « il faut toujours faire attention à ce qu’on dit à chaud », l’entraîneur marseillais attendra de rencontrer ses dirigeants avant d’esquisser le moindre bilan. Des dirigeants avec qui « il n’a pas assez communiqué », reconnaît-il. Jacques-Henri Eyraud a déclaré qu’il fallait « tirer des enseignements de cette saison.» Mais l’entraîneur qui a mené l’équipe féminine de la cinquième division à l’élite (en six ans) ne se sent pas menacé : « Ce n’est pas mon analyse. On est dans un monde où l’échec se paie cash, mais l’erreur fait partie de l’apprentissage », lâche Parra, un peu agacé. Il refuse d’évoquer une « fin de cycle », martèle «qu’il y a sept ans, il n’y avait rien». « Avec toute l’amitié et le respect que j’ai pour Christophe, je pense qu’il est arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire », assure Philippe Serve, suiveur (et supporter) assidu de la section féminine de l’OM. Un échec qui s’est dessiné au mercato d’été, diagnostique Serve : « Ils sont allés chercher des joueuses qui n’étaient pas du tout au niveau ! » Des mouvements inexplicables cet été, un étrange calme plat cet hiver. L’absence de renfort a étonné Patrice Lair, bientôt ex-entraîneur du PSG féminin : « Je pense qu’en faisant venir une ou deux joueuses de standing au mercato d’hiver, elles se maintenaient. Le club aurait dû faire un effort. » « On peut toujours dire qu’on n’investit pas assez, mais le budget était en hausse cette saison », répond Jacques-Henri Eyraud. Il veut rassurer les supporters qui craignent un abandon de la section, à l’image de ses comptes Twitter et Facebook, désertés depuis des mois. « On tient à garder cette équipe féminine », assure Eyraud. La D2 est plus homogène que jamais, mais l’OM se voit vite remonter. Et Patrice Lair aussi : « Elles ne feront que l’aller-retour, j’en suis persuadé. » Un éclair d’optimisme qui claque comme un ciseau dans le ciel breton.
« L’erreur fait partie de l’apprentissage ! » L’entraîneur Christophe Parra