« Pokémon Go » attrape toujours les 30-45 ans
Les plus jeunes ont déserté l’application, mais les 30-45 ans ne lâchent rien
Qui n’a pas entendu parler de «Pokémon Go » ? En juillet 2016, le jeu débarque en Europe sur iOS et Android. Soudainement, des centaines de personnes courent dans la rue pour capturer le dernier Pokémon en liberté. Le concept est simple : chacun possède son avatar et doit chasser dans la rue les Pokémon, des créatures virtuelles, à l’aide de la géolocalisation sur smartphone. Le but ? Agrandir son bestiaire, le « Pokédex », le tout en réalité augmentée. Près de deux ans plus tard, le jeu a perdu en attractivité. Les ados accros à « Pokémon Go » ont désinstallé l’appli. A la suite d’un appel à témoignages adressé aux moins de 30 ans sur la page Facebook de 20 Minutes, Ludovic nous explique : « Je passais ma vie à marcher dans la rue sans faire attention au monde extérieur. J’ai décidé d’arrêter, car c’était comme une drogue. » D’autres trouvent le concept lassant, et l’application, de surcroît, use beaucoup la batterie du téléphone. Il n’en fallait pas moins à nos djeuns pour quitter le navire. Les millennials prennent, usent et jettent. La génération de leurs parents est plus fidèle. Vanessa Lalo, psychologue spécialiste des usages numériques, explique ce qui peut maintenir l’addiction d’un joueur de 40 ans pour « Pokémon Go » : « Un adulte aura toujours un prétexte pour se déplacer d’un point A à un point B, et donc jouer une petite heure dans la journée. Tandis qu’un enfant, à la fin de l’été, retourne à l’école et n’a pas de trajet à réaliser chaque jour.» La forte baisse du nombre de joueurs dès le mois d’octobre qui a suivi la sortie du jeu conforte ce raisonnement. De plus, on observe une tendance au retrogaming, qui touche la génération, nostalgique, qui a connu l’arrivée des jeux « Pokémon » dans les années 1990. A l’opposé d’une jeunesse qui s’attache et se débarrasse vite des tendances, Vanessa Lalo relève que certains de ces adultes « voient la possibilité de jouer à un jeu ultra novateur, tout en se rappelant leur époque de la grosse Game Boy grise. Vous n’imaginez pas l’émotion que ça peut procurer. »
« Un adulte aura toujours un prétexte pour se déplacer, et donc jouer une heure par jour. » Vanessa Lalo, psychologue