20 Minutes (Marseille)

Le délicat transfert des Baumettes avant leur destructio­n

Les derniers détenus des Baumettes historique­s sont déplacés avant la fermeture

- Adrien Max

La fin approche pour les Baumettes historique­s. Initialeme­nt prévue pour le 18 juin, la fermeture du bâtiment B de la prison a finalement été reportée à jeudi. Les transferts des détenus ont pris du retard. « Ils ont été faits dans la précipitat­ion alors qu’ils le savaient très bien », regrette Rabha Attaf, membre de l’ONG Confluence­s, pour la promotion et la défense des droits humains. Conséquenc­e, la situation des détenus est gérée à la va-vite. « Un jeune de 19 ans devait passer devant la commission d’aménagemen­t des peines le 5 juin. L’administra­tion l’informe que ce sera finalement le 12, puis l’après-midi, on lui indique qu’il est transféré. Une fois arrivé à Draguignan, on lui explique que la prochaine commission sera le 5 juillet, que le 12 juin concerne uniquement les Baumettes », témoigne Rabha Attaf. Résultat, un mois de prison supplément­aire d’office pour ce détenu.

Des cellules doublées

Des transferts qui ont aussi des conséquenc­es sur le maintien des liens familiaux, essentiels pour la réinsertio­n des prisonnier­s et que l’administra­tion a l’obligation de préserver. C’est particuliè­rement le cas pour les personnes transférée­s à Draguignan. « J’ai accompagné une famille qui n’avait pas de voiture. Il faut prendre le train de Marseille jusqu’aux Arcs, puis un bus vers la gare routière de Draguignan qui passe toutes les heures. Une fois à Draguignan, il faut reprendre un bus qui passe toutes les deux heures pour rejoindre la prison. On a loupé le bus au retour, on a été obligé de faire du stop », dénonce Rabha Attaf. Ces transferts entraînent aussi une augmentati­on du taux d’occupation des autres prisons, notamment de celui des Baumettes 2. « Oui, je vous confirme que le taux d’occupation n’est pas loin des 150 % dans les Baumettes 2 », glisse une surveillan­te pénitentia­ire.

Une situation problémati­que qui perdure malgré l’ouverture du nouveau bâtiment, il y a plus d’un an. « Actuelleme­nt, toutes les cellules sont doublées, mais nous veillons particuliè­rement à ce qu’elle ne soit pas triplée », prévient Christophe Buono, secrétaire local du Syndicat pénitentia­ire des surveillan­ts. Le bâtiment des Baumettes 3, qui remplacera celui des Baumettes historique­s, ne devrait, quant à lui, pas voir le jour avant 2023.

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 ??  ?? Le bâtiment fermera définitive­ment ses portes jeudi. Les Baumettes 3 ne verra pas le jour avant 2023.
Le bâtiment fermera définitive­ment ses portes jeudi. Les Baumettes 3 ne verra pas le jour avant 2023.

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