Le délicat transfert des Baumettes avant leur destruction
Les derniers détenus des Baumettes historiques sont déplacés avant la fermeture
La fin approche pour les Baumettes historiques. Initialement prévue pour le 18 juin, la fermeture du bâtiment B de la prison a finalement été reportée à jeudi. Les transferts des détenus ont pris du retard. « Ils ont été faits dans la précipitation alors qu’ils le savaient très bien », regrette Rabha Attaf, membre de l’ONG Confluences, pour la promotion et la défense des droits humains. Conséquence, la situation des détenus est gérée à la va-vite. « Un jeune de 19 ans devait passer devant la commission d’aménagement des peines le 5 juin. L’administration l’informe que ce sera finalement le 12, puis l’après-midi, on lui indique qu’il est transféré. Une fois arrivé à Draguignan, on lui explique que la prochaine commission sera le 5 juillet, que le 12 juin concerne uniquement les Baumettes », témoigne Rabha Attaf. Résultat, un mois de prison supplémentaire d’office pour ce détenu.
Des cellules doublées
Des transferts qui ont aussi des conséquences sur le maintien des liens familiaux, essentiels pour la réinsertion des prisonniers et que l’administration a l’obligation de préserver. C’est particulièrement le cas pour les personnes transférées à Draguignan. « J’ai accompagné une famille qui n’avait pas de voiture. Il faut prendre le train de Marseille jusqu’aux Arcs, puis un bus vers la gare routière de Draguignan qui passe toutes les heures. Une fois à Draguignan, il faut reprendre un bus qui passe toutes les deux heures pour rejoindre la prison. On a loupé le bus au retour, on a été obligé de faire du stop », dénonce Rabha Attaf. Ces transferts entraînent aussi une augmentation du taux d’occupation des autres prisons, notamment de celui des Baumettes 2. « Oui, je vous confirme que le taux d’occupation n’est pas loin des 150 % dans les Baumettes 2 », glisse une surveillante pénitentiaire.
Une situation problématique qui perdure malgré l’ouverture du nouveau bâtiment, il y a plus d’un an. « Actuellement, toutes les cellules sont doublées, mais nous veillons particulièrement à ce qu’elle ne soit pas triplée », prévient Christophe Buono, secrétaire local du Syndicat pénitentiaire des surveillants. Le bâtiment des Baumettes 3, qui remplacera celui des Baumettes historiques, ne devrait, quant à lui, pas voir le jour avant 2023.