Quatre pêcheurs jugés pour braconnage
Quatre pêcheurs sous-marins comparaissent ce jeudi devant le tribunal
Le parc national des calanques l’affirme : « il s’agit de la première affaire de cette importance à être jugée en France. » Ce mercredi comparaissent devant le tribunal correctionnel de Marseille quatre personnes soupçonnées d’avoir braconné des poissons dans une zone des calanques où la faune est protégée.
« Nous sommes face à un réseau de braconnage, avec des personnes pratiquant la chasse sous-marine qui récoltent une pêche illicite d’espèces protégées, comme le mérou, dans une zone du parc national des calanques où cela est interdit, pour ensuite remettre leur production à un pêcheur professionnel, Stéphane Avedissian, qui, lui, a un titre professionnel, affirme Me Mathieu Victoria, avocat de FNE Paca. Ce dernier était alors chargé de revendre ces poissons à des restaurateurs ou des poissonniers. »
Restaurateurs absents
Les clients de ses hommes seront toutefois absents du tribunal correctionnel. Selon Marsactu, le parquet a en effet décidé pour ces restaurateurs de mettre en place une composition pénale, permettant au procureur de proposer des sanctions aux mis en cause.
« Sea Sheperd attend une décision qu’elle espère exemplaire, pour dissuader les pêcheurs et faire respecter la réglementation, affirme Me Arnaud Lucien, avocat de l’association. Ces règles ont été difficiles à mettre en place. Si personne ne protège les mérous ou les oursins, tout le monde va se servir pour les revendre, et il n’y en aura plus. »
« On estime qu’en quatre ans, les prévenus auraient pêché 4 664 kg de poissons, 322 kg de poulpes et 16 840 douzaines d’oursins, estime Me Sébastien Mabile, avocat du parc national des calanques. Nous demandons 50 000 € pour chacun des préjudices : atteinte à l’image du parc, atteinte à la mission de protection de l’environnement du parc et le préjudice écologique. ».Des sommes jugées « démesurées » par Me Philippe Amram, avocat de Rodolphe Garcin, un des prévenus. « Mon client n’a perçu que 3 800 € sur quatre ans. C’est donc très cher payé au regard du préjudice et du profit. »