« Je disais à mon fils de bien l’écouter »
Un éducateur a été mis en examen pour agression sexuelle sur un mineur
Sabrina* a du mal à trouver ses mots pour décrire ce que vient de vivre son fils, âgé de 13 ans. Il a déposé plainte à l’encontre de son éducateur mercredi dernier pour agressions sexuelles. « Le juge des enfants nous avait proposé de l’aide pour des problèmes liés au cannabis. Je me suis dit : “Pourquoi pas”. Je voulais lui faire faire des activités », relate Sabrina. Nicolas D., 58 ans, est chargé de son suivi. Il est salarié depuis 2015 de l’association Sauvegarde 13, une structure de protection de l’enfance. D’après le récit de la maman, l’éducateur aurait emmené la jeune victime faire des activités. « Il lui a fait faire de la boxe, en lui disant qu’il fallait bien s’échauffer et il lui a fait des massages », affirme Sabrina. La maman, pas au courant de ces signes avant-coureurs, trouve l’éducateur « super ». « Il me disait : “Madame, les problèmes, c’est du passé. Maintenant il faut aller de l’avant”. Je lui faisais confiance, je disais à mon fils de bien l’écouter », regrette-telle. Le lendemain, l’éducateur emmène sa victime faire du cheval en Camargue. « En rentrant, il a pris un autre chemin que le reste du groupe, avec mon fils dans la voiture. Les policiers sont parvenus à le voir grâce aux téléphones portables », relate pudiquement Sabrina.
Le soir, le comportement de son fils l’interpelle : « Il s’est jeté dans mes bras. Je pensais qu’il avait pris conscience de ses bêtises, et que cet éducateur était vraiment bon. » La réalité semble différente. « Il a rejoint ses copains pour monter une vengeance. Mais un “grand” a entendu l’histoire et il m’a expliqué qu’il s’était passé quelque chose. Je n’arrivais pas à y croire. » La brigade des mineurs auditionne la jeune victime. « Ils ont pris le temps d’écouter mon fils, et surtout ils ont fait un super travail d’investigation », remercie la maman. Placé en garde à vue le lendemain, puis confronté à sa victime, l’homme a nié les faits. Mais des prélèvements ADN concordants ont été retrouvés sur des vêtements du mineur. L’éducateur a finalement été mis en examen pour agression sexuelle et écroué, samedi. Selon Europe 1, qui a révélé l’affaire, l’homme serait connu des services de police pour des faits similaires, sans qu’ils soient inscrits à son casier judiciaire. « Comme pour tous nos employés, nous lui avons demandé l’extrait de son casier judiciaire, qui était vierge », se défend Daniel Carlais, directeur général de Sauvegarde 13, alerté lors de la garde à vue de son employé. Le parquet a confié l’enquête à la sûreté départementale, qui devra déterminer s’il y a dans ce dossier d’autres victimes.
« Il lui a dit de bien s’échauffer et lui a fait des massages. » Sabrina, la maman