Exposition Le pionnier du street art se « vide la tête » dans la ville
Culture Le street artiste Toxic, un des précurseurs du mouvement, expose ses oeuvres à la galerie ArtCan jusqu’au 16 novembre
Un ponte s’expose à Marseille. L’artiste Torrick Ablack, alias Toxic, l’un des précurseurs du mouvement street art à New York dans les années 1980, expose à la galerie ArtCan jusqu’au 16 novembre. Il rend hommage au mouvement « Hollywood Africans », dont il est membre fondateur avec Basquiat et Rammellzee, tous deux décédés. Tout en continuant de faire évoluer son travail.
Parlez-nous des oeuvres que vous exposez à partir de ce vendredi… Ces pièces sont assez simplistes, même si on retrouve les couleurs vives que j’affectionne, et ma touche personnelle forcément. J’ai voulu me vider la tête et évacuer certaines vieilles habitudes. Dans le street art, il faut toujours évoluer et proposer quelque chose de différent. Quelle est votre relation avec Marseille ?
Je suis venu vivre à Marseille au début des années 2000. Je suis revenu cette année pour voir l’exposition de Dandy White (un autre précurseur du street art à New York), c’est toujours un plaisir de retrouver cette ville. J’ai tout de suite beaucoup aimé le métissage des gens. Et la mer aussi.
Comment percevez-vous l’évolution du street art dans notre ville ? Quand je suis arrivé, on pouvait trouver des grandes pièces vers Endoume et il y avait beaucoup de choses à la Friche. Depuis, le street art s’est démocratisé à Marseille, des mecs font du pochoir, tu vois des tags partout. Je suis venu en voiture et quand je vois les pièces qu’il y a sur les ponts, ça me fait vachement plaisir. La ville considère également mieux les artistes.
Quelles sont les villes européennes qui l’accueillent le mieux ?
J’ai l’impression qu’à Marseille tu peux peindre tout le temps, même dans le centre-ville. A Paris, ça reste moins courant, ou alors plus concentré dans la banlieue. Bologne est une ville très street art et Florence le devient de plus en plus. Amsterdam et Genève méritent d’être citées, même si c’est compliqué de faire du vandale à Genève.
Comment considérez-vous l’évolution de ce courant artistique ? Je suis ce mouvement depuis les années 1980 à New York. Déjà à cette époque, il y avait des pièces dans des musées, ça a permis à des gens de s’y intéresser. C’est un moyen de faire accepter notre art qui a toujours été perçu comme à part, fait par des minorités. L’art de la rue et l’art des musées ne sont pas le même. Une pièce réalisée dans la rue ne peut rentrer au musée, il manque le contexte, son histoire. Quand tu fais une toile pour les musées, tu te confrontes à l’histoire de l’art, aux personnes qui sont passées avant toi. L’art de la rue, sur des murs, des trains, des voitures, reste de la décoration.