« Mes oeuvres sont complexes »
L’auteur américain Frank Miller est invité au festival Comic Con Paris, qui ouvre ses portes ce vendredi
Avec Stan Lee ou Alan Moore, Frank Miller est l’une des légendes vivantes du comics américain. « Sin City », « Daredevil », « 300 » et surtout « Batman : Dark Knight » : c’est lui. Le dessinateur est dans la capitale ce vendredi pour évoquer son travail et rencontrer les fans au Comic Con Paris, qui se tient jusqu’à dimanche à la Grande Halle de La Villette.
Quelle a été votre première rencontre avec les super-héros ?
Je n’avais pas encore 5 ans, quand je suis tombé sur les cartoons « Superman » à la télévision. On peut parler d’une révélation. J’ai ensuite lu quelques comics « Superboy », et j’ai su que c’est ce que je voulais faire de ma vie.
Avec « The Dark Knight Returns », vous avez changé l’image du super-héros en général, et celle de Batman en particulier…
Je ne dirais pas que je l’ai vraiment changée. J’ai plutôt pris ce qui avait été déjà fait, que j’aimais chez Batman, et je l’ai transposé dans le monde contemporain. On me dit souvent que «The Dark Knight Returns» a révolutionné le comics, mais c’est surtout ma BD qui s’est le plus vendue! (Rires.) Votre approche plus sombre a tout de même influencé l’industrie, le cinéma…
A la lecture, mes oeuvres sont « sombres »… au premier sens du terme : il y a beaucoup de noir dans le dessin. (Rires.) Mais j’ai toujours trouvé ce qualificatif réducteur. Elles sont aussi complexes, en colère, drôles et même parfois pleines d’espoir. Quant à mon influence sur les films «Batman», chaque cinéaste a réussi à proposer sa propre vision du personnage.
Que pensez-vous des films Marvel ? Les super-héros sont-ils devenus mainstream ?
J’ai beaucoup aimé le nouveau « Spider-Man », même si je les apprécie tous. La question n’est pas de savoir s’il y a trop de super-héros. Que justice leur soit rendue et que les films soient bons. Les super-héros étaient déjà mainstream dans les années 1940, puis 1960… C’est cyclique. Vous travaillez actuellement sur un nouveau comics « Superman »… Avec « Superman : Year One », le dessinateur John Romita Junior et moimême voulons raconter l’histoire du plus célèbre alien du monde, revenir à ses origines, à ce qui fait de lui le plus iconique des héros. C’est très biblique, il y sera question de vérité et de justice.
Et les super-héroïnes ?
Le monde a besoin de superhéroïnes, et je n’ai pas attendu aujourd’hui pour le dire, pour en créer. Dès mon premier job pour « Daredevil », j’ai conçu le personnage d’Elektra. Le reste du monde est à la traîne. Mais c’est en train de changer. Qui sait, on aura peut-être un jour un bon film Elektra. (Rires.)