Le podcast « Yesss » libère la parole des femmes
Chaque mois, le podcast « Yesss » donne la parole aux femmes qui ont riposté face à leur harceleur ou agresseur
Le titre s’est imposé de lui-même. « Yesss », c’est le cri de victoire des « meufs qui ont triomphé sur le sexisme : celles qui répliquent, qui recadrent, qui claquent et qui résistent. » Lancé il y a quelques semaines, le podcast donne à entendre des témoignages positifs de riposte de femmes victimes de harcèlement. A l’origine de ce nouveau podcast féministe, trois trentenaires marseillaises, dont Anaïs Bourdet, connue pour son projet « Paye Ta Shnek »(lire l’encadré).
« Beaucoup de podcasts féministes, comme “La Poudre”, sont basés sur des entretiens, nous avions envie d’ajouter presque comme une boîte à outils, explique Margaïd Quioc, une journaliste indépendante qui participe au projet. Les gens sont réceptifs et friands de solutions, d’astuces. Longtemps, il a fallu être une bonne victime, traumatisée, en larmes. Le sexisme ordinaire ne fait pas de nous forcément des victimes. On peut dire que l’on a été victime de cela, et être actrice de sa riposte. »
«La warrior, c’est aussi toi»
« Chacune fait avec ses armes et ce qu’elle se sent capable de faire, ajoute Elsa Miské, dernier membre de ce trio, consultante en marketing digital de profession. Le propos n’est surtout pas de culpabiliser les femmes. Beaucoup se disent qu’elles ne se sentaient jamais capables de faire ça. » Pour relayer ses appels à témoignages, « Yesss » peut s’appuyer sur une communauté déjà engagée : certaines publications peuvent atteindre jusqu’à un million de vues. Après un premier épisode sur les « warriors de l’espace public », déjà écouté 9 000 fois, l’équipe prépare pour mi-novembre un autre sur les « warriors au travail ». « Nous avons reçu les témoignages de plusieurs femmes de 60 ans, confie Elsa Miské, satisfaite. On est trentenaires, mais on veut que tout le monde puisse écouter, que ne témoignent pas seulement les filles de notre génération. On livre des solutions que l’on peut actionner en tant que femme lambda, tout le monde est concerné. » « La warrior c’est ta soeur, ta mère, ta voisine, ta pote, mais c’est aussi toi », dit « Yesss », en substance.