La future fusion en questions
A l’horizon 2020, chaque région disposera d’une seule et unique académie. Ainsi, Nice et Aix-Marseille se regrouperont
« Loin des yeux, loin du coeur ». C’est le proverbe qui angoisse l’enseignant Serge Chiaramonti à l’évocation de la fusion des académies de Nice et d’Aix-Marseille en 2020. Mais qu’estce que cette réorganisation ? 20 Minutes fait le point.
› Qu’est-ce que la fusion ?
Le projet est inscrit depuis les lois de juillet 2013 portant sur « la refondation de l’école et sur l’enseignement supérieur et la recherche ». Objectif : une région, une académie. « La loi Notre a refondu les régions, mais sans toucher au périmètre de l’Education nationale, explique le rectorat d’Aix-Marseille. Le ministre a voulu mettre sur l’échelon territorial l’académie de notre région. Il n’y aurait plus qu’un seul recteur. » Parmi les pistes évoquées se trouve la spécialisation de certains sites. « On pourrait, par exemple, traiter les problématiques des examens dans les Hautes-Alpes, et les questions de recrutement dans le Vaucluse », dit Laurent Tramoni, secrétaire académique du Snes-Fsu d’Aix-Marseille. › Quand la fusion sera-t-elle actée ? Mardi, lors du deuxième comité interministériel de la transformation de l’action publique, Gérald Darmanin et Edouard Philippe ont placé au rang de priorité le fait de « placer les académies au périmètre des régions au 1er janvier 2020. »
› Quelles sont les craintes ? Depuis fin septembre, Serge Chiaramonti « fait tourner des papiers ». Le Niçois a imprimé une pétition intitulée « Contre la disparition de l’académie de Nice ». « Cette décision conduirait à une fuite de l’espace décisionnel de Nice, estime-t-il. La perte de proximité est une rupture du service public. Après le centralisme parisien, on fait du centralisme régional. Nice sera dépendante de Marseille. » Une vision régionale de l’Education nationale qui inquiète aussi Laurent Tramoni. « On tend vers une régionalisation des politiques éducatives en France, avec un ministère qui fixe des objectifs et qui laisse les académies fixer les modalités pour atteindre ces buts. Avec ce système, on aura un ministère mammouth et 13 mini-minstères qui pourront régir la politique éducative locale en termes par exemple de recrutement, avec des concours régionaux. » › Faudra-t-il traverser la région pour régler un souci administratif ? Serge Chiaramonti s’inquiète pour « les AVS qui devront aller jusqu’à Marseille pour leurs papiers » et « les lycéens qui choisiront une filière particulière ». Il craint qu’élèves, parents et personnels niçois doivent faire 200 km pour régler des problémes administratifs. « Il s’agit d’une réorganisation. L’objectif n’est pas de supprimer un échelon administratif, rassure Aix-Marseille. On se donne comme objectif d’au contraire renforcer le maillage au niveau local avec un maillage plus proche. »