« L’acidification et le niveau de la mer sont inquiétants »
Planète Wolfgang Cramer étudie les conséquences du réchauffement climatique en Méditerranée
C’est un peu le Giec du bassin méditerranéen. A la manière du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, dont le dernier rapport pointe la menace d’emballement au-delà d’1,5 °C du réchauffement climatique, le réseau Medecc, pour Mediterranean Experts on Climate and Environmental Change, entend jouer le rôle de vigie du climat pour cette zone géographique.
Pourquoi une étude spécifique sur le bassin méditerranéen ?
C’est un grand travail de faire cette synthèse. Comme pour le Giec, la publication du rapport final sera accompagnée d’un résumé pour les décideurs. Cette approbation au niveau des gouvernements est très importante. Il n’est pas possible de dire après qu’on n’en avait pas entendu parler. Elle est là, la force du Giec. Nous avons souhaité faire la même chose. Est-ce qu’il y a une spécificité de la Méditerranée ?
Le réchauffement dans la région est plus important que pour la planète. On a vécu depuis l’ère préindustrielle, autrement dit le milieu du XIXe siècle, 1 °C de réchauffement global. Pour la Méditerranée, la hausse de température est de 1,4 °C. La Californie ou l’Afrique du Sud connaissent des niveaux similaires.
Quels sont les aspects du changement les plus inquiétants ?
Il y a deux aspects que je considère préoccupants : d’abord la question de l’acidification de la mer. L’autre point est la hausse du niveau de la mer. Soit on reste dans l’Accord de Paris et on voit l’augmentation du niveau de la mer limitée, ou alors on ne le fait pas et on en paye le prix pour une partie importante des zones humides autour de la Méditerranée, à l’image de Venise inondée. L’accord de Paris, il faut le défendre tous les jours.