Peur jaune pour les autorités
« Gilets jaunes » Plus de 30000 manifestants sont attendus samedi à Paris. Les forces de l’ordre se préparent
Mobilisation des « gilets jaunes », acte 2. Le 17 novembre, environ 290000 personnes avaient bloqué les axes de circulation, un peu partout en France, pour protester notamment contre la hausse des taxes sur les carburants. Une semaine plus tard, les manifestants entendent remettre la pression sur le gouvernement en se rassemblant, samedi, à Paris. Selon une note de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, que s’est procurée 20 Minutes, 30 000 personnes sont attendues dans la capitale.
Ultra-droit et ultra-gauche
Contre l’avis du gouvernement, elles pourraient se retrouver place de la Concorde, mais aussi à Bastille et sur le Champ de Mars. En outre, l’un des initiateurs du mouvement des « gilets jaunes », Frank Buhler, a appelé les manifestants à se « répartir dans toute la ville » pour la bloquer. Les policiers du renseignement redoutent la venue d’une centaine de militants de l’ultradroite et de 100 à 200 militants d’ultra-gauche – certains d’entre eux sont suspectés par les gendarmes d’avoir saccagé un péage sur l’A10, à Virsac, près de Bordeaux. Ces éléments «pourraient tenter une action médiatique, en fin de journée, en direction du Palais de l’Elysée, du siège des institutions, provoquer les forces de l’ordre ou dégrader les commerces », préviennent-ils dans cette note, datée du 22 novembre. Un « dispositif de sécurité sera mis en place pour protéger les lieux sensibles de la capitale», et «la réponse judiciaire sera intraitable en cas de troubles», a prévenu l’Intérieur. Il faut dire que, depuis le début de la mobilisation, le bilan sécurité est lourd. Selon les chiffres de la Place Beauvau, deux personnes sont décédées et 620 autres ont été blessées, dont 18 grièvement. Côté forces de l’ordre, 136 policiers et gendarmes ont été blessés, dont 3 graves. Enfin, 879 personnes ont été interpellées et 693 placées en garde à vue.