Le mouvement contestataire des « gilets jaunes » est soutenu par 53% des 18-30 ans
« Gilets jaunes » Les 18-30 ans ne se sentent qu’en partie concernés, selon un sondage #MoiJeune
Les annonces d’Edouard Philippe, mardi, et les appels au calme n’auront pas suffi : les «gilets jaunes» ne lâcheront rien pour sauvegarder leur pouvoir d’achat (une quatrième manifestation nationale est prévue samedi). Une préoccupation partagée par les 18-30 ans?
D’après une enquête exclusive OpinionWay #MoiJeune pour 20 Minutes*, ils sont une petite majorité (53 %) à soutenir le mouvement. C’est moins que les 72 % de la population. « Le pouvoir d’achat est davantage une préoccupation d’actifs et de retraités », explique Luc Balleroy, directeur général d’OpinionWay. De fait, le soutien aux « gilets jaunes » grimpe à 69% chez les 18-30 ans qui résident dans une ville de moins de 20000 habitants, « là où avoir une voiture est une nécessité quotidienne ».
Prêts à des sacrifices
Autre tendance du sondage, 67 % des 18-30 ans se déclarent inquiets après les violences de samedi. Et 71% estiment que rien ne justifie la violence. « Mais cela signifie également que 29 % la trouvent justifiée, relève Luc Balleroy. C’est énorme, comme chiffre, et c’est inquiétant pour la démocratie. Les moins de 30 ans ont eu du mal à se faire entendre sur leurs propres combats [lire ci-dessous]. Ils finissent donc par se dire que c’est le seul moyen de faire bouger les choses.» Les jeunes de moins de 30 ans considèrent aussi, à 52%, que l’absence de structuration du mouvement est une nouvelle forme de mobilisation qui aura davantage d’impact que les manifestations traditionnelles. Enfin, le sondage nous enseigne que 65 % des 18-30 ans sont prêts à renoncer à une partie de leur pouvoir d’achat en faveur de la transition écologique. «Nous sommes une génération qui n’a pas droit à l’erreur sur ce point», insiste Alexis, membre de la communauté #MoiJeune. Toutefois, on note une disparité entre l’Ile-deFrance (73% sont prêts à renoncer à une partie de leur pouvoir d’achat) et la province (62%). Preuve, une nouvelle fois, du sentiment d’abandon de la « France périphérique ».
* Réalisée en ligne le 3 décembre auprès d’un échantillon représentatif de 921 jeunes âgés de 18 à 30 ans (méthode des quotas).