« L’Amie prodigieuse » divise la rédaction de « 20 Minutes »
La série « L’Amie prodigieuse », d’après la saga romanesque d’Elena Ferrante, est diffusée dès ce jeudi sur Canal+
« L’Amie prodigieuse » est le phénomène littéraire des années 2010. Avec quatre tomes et 10 millions d’exemplaires vendus, la saga napolitaine d’Elena Ferrante suit l’histoire d’une amitié, de la jeunesse à l’âge adulte, d’Elena et Lila. Le récit, adapté en série par HBO, soutenu par une production italienne, est diffusé sur Canal+ dès ce jeudi à 21 h. A 20 Minutes, nous avons des fans de la saga. Puisque l’enjeu principal de cette adaptation est la fidélité à l’esprit et à la lettre des romans, nous avons demandé à deux d’entre eux de regarder les premiers épisodes.
› L’avis d’Anne-Laëtitia Béraud, journaliste à Paris. « Il faut saluer le bel effort de montrer le quartier du Rione de Naples des années 1950 s’animer, la misère et la violence qui tressent le quotidien des personnages d’Elena Ferrante. Hélas, là où le récit parle au coeur, emporte autant que dégoûte, la série reste une (jolie) démonstration aussi longuette, proprette que distante. La voix off est insupportable, mais les voix des acteurs (en VO) polissent le charme de la langue napolitaine. Conclusion : dur dur d’adapter ce chef-d’oeuvre napolitain.»
› L’avis de Jean Saint-Marc, journaliste à Marseille. « En tant que lecteur, il est rare que je sois convaincu par une adaptation à la télévision ou au cinéma. Mais, pour l’instant, c’est le cas. Principalement grâce au talent des jeunes actrices qui incarnent les deux héroïnes. Leur jeu, tout en subtilité, correspond à ce que j’imaginais des personnages d’Elena Ferrante. La série montre bien, aussi, la violence dans le quartier, ce qui est un des points forts des livres. Un regret, toutefois : les couleurs sépia me semblent un peu forcées.» › Et si on n’a pas lu les livres? Ceux qui n’ont pas lu les romans d’Elena Ferrante regarderont peut-être la série. En Italie, les premiers épisodes ont attiré 7 millions de téléspectateurs. Sans la prose à succès en tête, cette histoire nous a certes paru débarrassée d’une encombrante référence, mais alourdie par une voix off bavarde. Les décors et la réalisation de qualité permettent de découvrir l’ambiance unique du Naples des années 1950 à nos jours, mais la narration manque de couleur. Maintenant qu’on a ces splendides images en tête, il est sans doute temps de lire les romans.