«Blade Runner», « Running Man », « Akira »... Quelle est la fiction la plus proche de la réalité de 2019 ?
Dans les années 1980, de grands auteurs imaginaient le monde d’aujourd’hui
Le 1er janvier, nous avons été propulsés dans le monde de demain. Et nous n’avons rien vu venir. Ou presque. Des oeuvres de science-fiction, telles qu’Akira, Blade Runner ou Running Man, avaient déjà leurs idées sur cette année qui s’ouvre à nous. Petit inventaire des versions de 2019 auxquelles on a (totalement?) échappé. L’une des versions les plus séduisantes est celle d’Isaac Asimov. Dans un article paru en 1983 dans The Star, l’auteur de la saga « Fondation » annonçait, pour 2019, une profonde mutation du monde du travail. « Les emplois qui disparaîtront seront les travaux de routine de bureau et de chaîne de montage assez simples et répétitifs. (…) Les robots et les machines prendront le relais. » Selon Isaac Asimov, les robots auraient dû permettre aux humains de vivre une vie plus libre en loisirs. « Non pas un loisir pour ne rien faire, mais pour faire ce que nous voulons faire », précisait-il.
Du côté d’Akira, l’optimisme est moins de mise. Manga culte, Akira est également une oeuvre miroir du Japon… et du monde ? En 1988 (date de sortie du film), une explosion détruit Tokyo et annonce la Troisième Guerre mondiale. En 2019, la capitale est devenue Neo-Tokyo. «Je voulais raconter une histoire dans un Japon ressemblant à celui de l’après-Seconde Guerre mondiale, expliquait l’auteur Katsuhiro Otomo en 2012 dans le magazine dBD. Avec un gouvernement contesté, un monde en reconstruction, des influences politiques extérieures, un avenir incertain et une bande de jeunes livrés à eux-mêmes. » Cette année, l’intelligence artificielle (IA) s’éveille à la conscience. Ah non, c’est seulement dans Blade Runner, le film de Ridley Scott, où un ex-flic traque un groupe de robots. Ces derniers sont appelés les « réplicants », des androïdes créés à l’image de l’homme et utilisés notamment dans le domaine militaire. Depuis quelques années, l’IA est de plus en plus robuste, capable d’organiser notre agenda et de comprendre ce qu’on lui dit pour envoyer un SMS à notre place. Mais pour l’heure, l’intelligence des machines est très limitée et les armes autonomes appartiennent encore au domaine de la science-fiction. Enfin, Running Man se penche sur la téléréalité... en 2019. Sorti en 1987, le film de Paul Michael Glaser, tiré d’un roman de Stephen King, se déroule dans une Amérique totalitaire où, pour pacifier les esprits, le gouvernement a créé un show télé dans lequel des prisonniers doivent échapper à des tueurs pour leur liberté. Le film met au jour le pire de la téléréalité : expériences traumatisantes, images chocs, chacun pour soi... Mais ce n’est que de la science-fiction, n’est-ce pas ?
Les robots auraient dû permettre aux humains de vivre une vie plus libre en loisirs, selon Asimov.