La CGT va exposer aux parents le bienfondé de sa grève
Le syndicat organise une réunion ce jeudi pour débattre du bien-fondé de la grève dans les cantines
A Marseille, depuis un mois, les écoles sont touchées par une grève dans les cantines scolaires. « Rasle-bol », s’agace une maman d’élève lectrice de 20 Minutes. A Marseille, ce type de mouvement arrive en effet régulièrement, contraignant les parents d’élèves à s’organiser.
«On veut faire connaître aux parents le quotidien de leurs enfants.»
Françoise Risterucci, CGT des territoriaux
Le mouvement de grève des « tatas », comme on appelle le personnel municipal des écoles à Marseille, a été lancé début décembre par la CGT, notamment contre le sous-effectif et pour les rémunérations. En réponse, la mairie a décidé en début de semaine de réquisitionner les agents grévistes afin d’assurer « une continuité du service public». Mais dans un souci de « mettre fin à la polémique », selon ses propres termes, la CGT organise ce jeudi un débat sur le bien-fondé de ce mouvement, auquel elle convie professeurs et parents d’élèves.
Le rendez-vous est donné à 17 h 30 à la Bourse du travail. Une initiative plutôt inédite, qu’assume totalement Françoise Risterucci, de la CGT des territoriaux de la ville de Marseille. «On veut être transparent, car beaucoup de choses ont été dites sur nous, explique-t-elle. Avec cette réunion, on veut faire connaître aux parents le quotidien de leurs enfants. Si votre enfant pleure à la cantine car la viande servie est déjà froide, c’est normal. Quand un petit a envie de faire pipi, on est obligé de lui dire de se retenir. Sans compter les histoires de champignon ou de légionellose dans les cantines!» La réunion a un autre objectif : obtenir davantage de soutien. « Une fois informés, après les parents feront ce qu’ils veulent. Peutêtre vont-ils envoyer un mail à la mairie… Nous, on ne fait pas grève pour emmerder le monde. Mais en tant que professionnel de la petite enfance, on n’a pas envie d’être maltraitant avec les enfants. » Un appel qu’entendent plusieurs parents d’élèves, à l’image de Séverine, internaute de 20 Minutes. « Le problème reste le même : toujours plus d’enfants sans un personnel suffisant avec un salaire déplorable. Trop, c’est trop…». « Nous serons présents et nous avons averti nos adhérents de cette réunion, précise Séverine Gil, présidente du mouvement des parents d’élèves du 13 (MPE13). On aimerait savoir combien de personnes s’occupent réellement à plein-temps de nos enfants toute la journée.» Et d’ajouter : « Certains parents risquent d’être virulents. L’exaspération ne doit pas prendre le dessus sur la réflexion. » Un nouveau préavis de grève a été déposé par la CGT jusqu’aux prochaines vacances scolaires.