Ce chemin rappelle Rome
Football Rudi Garcia est sur la sellette après une série de défaites et d’éliminations
A Rome, il s’était vanté d’avoir remis l’église au centre du village. Il serait temps que Rudi Garcia remette le Vélodrome au centre de Marseille. A la tête d’une équipe qui n’a remporté que deux de ses douze derniers matchs, le coach de l’OM est en danger avant de recevoir Monaco, dimanche. Alors, la période actuelle ressemble-t-elle aux semaines qui ont précédé son éviction de l’AS Rome, en janvier 2016?
› Rudi Garcia incapable de remobiliser son groupe. Le début de la fin pour Garcia, à Rome, a été une défaite en Coupe d’Italie contre La Spezia, alors dans le ventre mou de la Serie B. Inacceptable pour les tifosis. « Nous sommes très exigeants en général, mais particulièrement avec la Coupe, se souvient Théo, romanista de la première heure. Cette défaite, c’était une terrible humiliation. » Une humiliation qui en suivait une autre. L’AS Rome a pris 6-1 face au Barça. « Garcia n’a jamais trouvé les mots pour remotiver ses joueurs », indique Max, un autre supporter des giallorossi.
› Rudi Garcia trop limité sur le plan tactique ? « 4-3-3 offensively-minded. » Cette formule barbare revient sans cesse quand on épluche, sur les sites de stats, la deuxième saison de Garcia à la Roma. En 26 matchs de Serie A, Garcia a utilisé à 22 reprises ce dispositif. « Il ne savait jouer que d’une seule façon, avec une seule animation, un seul plan de jeu, persifle un observateur du club romain. Donner le ballon à Gervinho et le laisser courir…» A l’OM, Rudi Garcia apporte un peu plus de variété dans ses schémas de jeu, mais comme avec Gervinho à Rome, Garcia dépend trop de l’état de forme de son meilleur joueur, Thauvin. › La grosse différence : le soutien des dirigeants. Les destins de Rudi Garcia et de Jacques-Henri Eyraud sont liés : le président délégué de l’OM a prolongé son entraîneur et, pour l’instant, il le protège. A Rome, l’entraîneur était en froid avec son propriétaire, James Pallotta. «Il y avait une vraie fracture avec l’actionnaire, depuis une déclaration de Rudi Garcia sur le fait que la Juventus était inarrêtable», se souvient une source proche de la direction de l’AS Rome. L’absence de résultats a aggravé les choses, mais la rupture était déjà là. Garcia avait été exclu des tractations lors du mercato, et l’élimination en Coupe d’Italie a fait l’effet d’une bombe dans une poudrière!»