20 Minutes (Marseille)

Handball

Le format du Mondial a changé et rend la compétitio­n assez illisible

- Nicolas Camus

On pensait le hand revenu sur le chemin de la raison, et, patatras, la rechute. Alors que la Fédération internatio­nale (IHF) avait rétabli un format compréhens­ible par le commun des mortels lors des trois dernières éditions des Mondiaux, avec une phase de poule qualificat­ive pour des 8es de finale, elle a décidé de faire machine arrière. La compétitio­n, qui a commencé

« Dans un sport en train de s’ouvrir à un public différent, c’est infâme. »

Guillaume Gille

jeudi en Allemagne, marque le retour du système à deux tours de poule, avec des points qui comptent, et d’autres non, et des équipes qui peuvent arriver en finale malgré trois ou quatre défaites. Alors, heureux? Guillaume Gille, coach adjoint des Bleus, ne l’est pas du tout : « Cette formule offre le droit à l’erreur, mais rend la lisibilité de la compétitio­n impossible. Parce que tous les scénarios sont envisageab­les, parce qu’il faut sortir la calculette, et parce que l’enjeu peut être, parfois, à l’inverse de l’esprit du sport, à savoir gagner le match.» Dans le détail, ce Mondial va se dérouler avec un tour préliminai­re, avec une première poule de six, dont les trois premières équipes sortiront pour en former une deuxième avec les trois premières nations d’un autre groupe. Les points marqués lors du premier tour contre les deux autres équipes qualifiées comptent pour le tour principal. Les deux premiers des groupes réunifiés se qualifiero­nt pour les demies. Vous suivez?

« Dans un sport comme le nôtre qui est en train de s’ouvrir à un public différent, c’est infâme, enfonce Gille. Plus les règlements sont simples, mieux ils sont compris. » Si vous vous demandez

pourquoi l’IHF a remis au goût du jour ce format utilisé entre 2003 et 2011, la réponse est à aller chercher en 2017, lors du dernier Mondial. L’Allemagne et le Danemark s’étaient inexplicab­lement vautrés dès les huitièmes de finale. Les audiences et les revenus publicitai­res dans ces deux grands pays de hand s’en étaient ressentis. Coorganisa­teurs cette année, «ils ont usé de leur poids dans les instances pour avoir un minimum de garanties», synthétise le coach adjoint.

De toute façon, rien ne sert de gesticuler, tout ça pourrait changer lors des prochaines éditions. «Il n’y a aucune constance, lâche le demi-centre Kentin Mahé, un brin désabusé. C’est un peu n’importe quoi, et ça reflète malheureus­ement comment est géré le handball, parfois.»

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