A nouveau dans la rue contre le mal-logement
La création d’une société publique ne convainc pas les associations, mobilisées samedi
Le Collectif du 5 novembre, né après l’effondrement de la rue d’Aubagne, organise une manifestation ce samedi à 14 h, place Carli. « Malgré la mort de huit personnes sous les effondrements du 5 novembre 2018, la crise du mal-logement continue à Marseille. Plus de 4 000 personnes ont été délogées et aucun plan pour la rénovation des 40000 logements indignes n’est envisagé ! », écrit-il. Pourtant, une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Splain) a été votée lors du conseil de la métropole. « L’Etat aura une participation au capital de 35 %. Ça permettra de financer un certain nombre d’opérations. Et l’Etat sera présent bien entendu », précise Pierre Dartout, le préfet des Bouches-du-Rhône. La création de la Splain devait être entérinée fin 2019, mais la ville prendra une délibération pour qu’elle voie le jour seulement lors du conseil municipal de lundi.
Une demande de concertation
Une source d’inquiétude pour Emmanuel Partis, du Collectif du 5 novembre. « La métropole possédera 59 % de cette société, l’Etat 35 %, et la ville 6 %. La question de l’autorité forte de la métropole se pose. La préfète déléguée à l’égalité nous a déjà prévenus que l’Etat n’aurait qu’un rôle de facilitateur, et d’accompagnateur. On craint qu’il se reproduise la même chose qu’avec la Soleam [une société publique de résorption de l’habitat indigne], à savoir un manque total de concertation », s’inquiète cet urbaniste.