Emmaüs lance sa lavo’mobile
Solidarité Itinérante et équipée de machines à laver, elle rend service aux plus démunis
La fierté se lit sur le large sourire de Kamel Fassatoui. Il vient, avec Eric et Bernard, deux compagnons de la communauté Emmaüs de Marseille, de garer la lavo’mobile sur le parking d’une auberge de jeunesse de la PointeRouge. Elle accueille des mineurs non accompagnés grâce à Médecins sans Frontières. «Ça fait une vingtaine de jours qu’ils sont là, et à part la lessive à la main, ils n’ont pas pu laver leurs affaires », explique Romane, de l’association Just, qui les encadre. C’est pourquoi Kamel, le responsable d’Emmaüs, vient de garer son drôle d’engin qui va servir pour la première fois.
«L’objectif est d’être là»
Dans un fourgon qu’ils ont pu acquérir grâce à la fondation AG2R la mondiale, les compagnons ont installé deux machines à laver séchantes. Elles sont alimentées par un groupe électrogène ainsi qu’un surpresseur, et directement raccordées à deux grosses cuves installées sur une remorque, pour l’alimentation et l’évacuation. « On a dû tout inventer nous-même», se félicite Eric. Tout fonctionne, et les jeunes peuvent faire tourner leur machine. « Ce sont des cycles d’une heure environ. Le plus long c’est le séchage. On peut faire quatre machines avant de devoir aller remplir le réservoir et évacuer les eaux usées. Mais l’objectif n’est pas la quantité, c’est surtout d’être là», prévient Kamel. Une permanence est organisée chaque vendredi matin de 9 h à 11 h 30 aux Réformés, là où Emmaüs sert déjà des petits-déjeuners. Et la lavo’mobile peut se rendre n’importe où. «Ça correspond à ce qu’on aime faire : répondre à des besoins, réparer des injustices et faire ce que ne font pas les autres, explique Kamel Fassatoui. On ne résoudra pas le problème à nous seuls, mais on souhaite interpeller la ville sur les choses à faire. Laver son linge, s’habiller, ce sont des besoins naturels et pourtant, il y a un cruel manque d’accès à l’eau pour les plus démunis à Marseille.»