20 Minutes (Marseille)

«Je suis étonnée que ça arrive si vite»

Un élève a contracté la maladie. Sa classe est fermée, mais l’école reste ouverte, malgré la demande de retraits d’enseignant­s

- Mathilde Ceilles

C’est un jeudi matin comme les autres devant l’école privée catholique d’Endoume. Comme les autres… Ou presque : depuis jeudi, la classe de CM1 de cette école maternelle et primaire reste fermée, sur ordre des autorités. Un enfant, élève de cette classe, a été diagnostiq­ué positif au coronaviru­s, quelques jours après que sa mère a également été déclarée malade, devenant le premier cas de coronaviru­s à Marseille (Bouches-du-Rhône). Les élèves de cette classe ainsi que leur professeur des écoles sont priés de rester chez eux. Mais le reste de l’école reste ouvert, malgré une certaine inquiétude. Trois enseignant­s ont fait valoir leur droit de retrait, selon nos informatio­ns. Des demandes refusées par le rectorat, pour qui la situation ne présente « aucun danger grave et imminent». «On croit quoi?, plaisante

Simone, dont la petite-fille est scolarisée dans la même école que le petit garçon malade. On croit que le virus va sagement rester dans la classe de CM1 fermée ? Une épidémie, ça s’étend de toute façon…»

«Pas plus inquiète que ça»

« Quand j’ai vu qu’ils ne fermaient pas l’école, j’étais étonné, confie Lionel, un père d’élève. Ils auraient pu fermer toute l’école, mais bon, après, il ne faut pas céder à la panique. » « A l’école, certains ont peur, poursuit sa fille Alice, scolarisée en CM2. Mais je les rassure en leur disant que c’est comme une grippe et qu’on a quand même une grande chance de pas mourir. » « Je connais bien cet enfant malade, puisque son père est un collègue, indique Alexandra. Mais je ne suis pas plus inquiète que ça. Et, je m’attends à ce qu’il y ait d’autres cas…» «Forcément, tout le monde s’est posé la question de mettre ses enfants à l’école ou pas, assure Aude, une sage-femme mère de deux petites filles scolarisée­s dans l’établissem­ent. Certains parents ont peur. Moi, je suis juste étonnée que ça arrive si vite de Chine à notre petite école!»

«Il faut faire attention à la psychose, abonde Simone. Ma petite-fille aurait pu aussi jouer avec un gosse qui a la tuberculos­e. Pendant que vous y êtes, interdisez les voitures, car cela crée de graves accidents de la route ! Et les enfants sont résistants ! Ils ont un meilleur système immunitair­e que nous ! »

Interrogée par téléphone, une porte-parole de l’ARS le répète : «Le coronaviru­s se transmet après un contact rapproché, dans un espace confiné, par des postillons. Il ne se transmet pas par l’air, dans la cour d’école par exemple.» Outre cet enfant et sa mère, le père de famille et le second enfant de cette fratrie ont été touchés par le coronaviru­s. Ce dernier est scolarisé au lycée PaulCézann­e d’Aix- en-Provence (Bouchesdu-Rhône), où, en revanche, aucune mesure n’a été prise en particulie­r, le lycéen ayant selon l’ARS « pas suffisamme­nt » fréquenté l’établissem­ent ces derniers jours pour présenter un risque.

 ??  ?? Certains parents et élèves sont inquiets, mais il n’y a pas de psychose.
Certains parents et élèves sont inquiets, mais il n’y a pas de psychose.

Newspapers in French

Newspapers from France