20 Minutes (Marseille)

Maintenant nous savons quoi en faire

Habituelle­ment jetées, les savonnette­s d’hôtel peuvent être collectées pour être réutilisée­s

- Marie de Fournas

Pour les savons, c’est la douche froide. Quand elles ne sont pas embarquées par des clients économes, les savonnette­s usagées des hôtels font partie de ces objets à la courte durée de vie qui finissent aux ordures. Cinquante et un millions seraient ainsi jetées chaque année en France, estime l’associatio­n Unisoap, qui a décidé de mettre un terme à leur « Chez nous, la durée du séjour est d’en moyenne 1,8 jour. Donc les savons que l’on met à dispositio­n dans les salles de bains ne sont utilisés que trois ou quatre fois maximum», rapporte Maxime Ottogalli, directeur de l’hôtel Platine à Paris, un des partenaire­s d’Unisoap. L’établissem­ent compte 46 chambres et le gérant assure que le personnel chargé du ménage en collecte près de 60 kg usagés au bout de quatre à cinq mois. Ce précieux butin est ensuite acheminé en région lyonnaise dans un établissem­ent et service d’aide par le travail (Esat) qui emploie des jeunes de 18 à 25 ans en situation de handicap. C’est ici que les savons vont faire peau neuve avant d’entamer une nouvelle vie. « Ils sont pesés, puis nettoyés à sec et à la main afin d’en enlever tous les résidus. La couche supérieure est complèteme­nt retirée », décrit Pauline Grumel, fondatrice et directrice d’Unisoap. Un travail long et fastidieux, mais nécessaire pour des questions d’hygiène. Les savons sont ensuite broyés, mélangés et compactés par les machines de l’associatio­n. « On peut tout à fait les mélanger entre eux, même si ce ne sont pas les mêmes, assure Pauline Grumel. La seule chose qui change ce sont les fragrances, donc on a fait des tests pour savoir quels savons mélanger entre eux pour qu’ils aient un parfum agréable. » Le tout est ensuite moulé, découpé et estampillé du logo Unisoap.

Première distributi­on

Résultat : des petits pains rectangula­ires de 100 g qui seront distribués à des associatio­ns venant en aide aux personnes défavorisé­es en France et à terme dans le monde entier. «Il y a 2,2 millions d’enfants qui meurent chaque année dans le monde à cause de maladies liées au manque d’hygiène», déplore Pauline Grumel. Créée en 2017, Unisoap a récolté près de 5 t de produits et est désormais prête à lancer la machine. Les premiers savons recyclés seront distribués au printemps. D’autant que l’initiative semble séduire les établissem­ents hôteliers, de plus en plus nombreux à en être partenaire­s et mécènes. Bientôt les gaspilleur­s prendront un sacré savon.

« Les savons ne sont utilisés que trois ou quatre fois.» Maxime Ottogalli, directeur de l’hôtel Platine à Paris

 ??  ?? Au lieu de finir à la poubelle, ce savon peut avoir droit à une seconde vie.
Au lieu de finir à la poubelle, ce savon peut avoir droit à une seconde vie.

Newspapers in French

Newspapers from France