Les citadins s’évadent un peu dans les calanques
Le passage de l’épidémie au stade 3 a poussé les citadins à randonner dimanche
Un grand soleil, des bourrasques, des odeurs de pin et de romarin. Malgré tout, dimanche, au beau milieu du Parc national des calanques, Louisa s’inquiète : «Si quelqu’un a touché cette barrière en étant contaminé par le Covid-19, on peut l’attraper aussi!» Son compagnon, Charles, tente d’endiguer la psychose : « Franchement, ici, tu ne risques rien. » Ils sont venus randonner pour «essayer d’évacuer tout le stress lié au coronavirus. » Et ils n’étaient pas les seuls à avoir eu la même idée.
«Les calanques ou Netflix !»
Samedi soir, le stade 3 de la pandémie de coronavirus a été déclenché, et le Premier ministre a décidé de fermer tous les lieux publics «non essentiels».
Sur le chemin qui descend à la calanque d’En Vau, on croise une bande d’étudiants qui n’avait pas forcément programmé cette randonnée dominicale : «C’était soit les calanques, soit rester devant Netflix ! » sourit Thomas. « On a vérifié sur Internet, on a vu qu’on avait le droit, que le Premier ministre conseillait de prendre l’air, note une autre Nathalie, venue avec sa fille. Mais on essaie quand même de ne pas trop se coller les uns aux autres, il faut respecter les gestes barrières. » « Eloignezvous!, intime une petite dame paniquée : je suis venue pour me détendre, car je suis très angoissée par le coronavirus. Restez à 1,50 m!» Un comportement qui n’étonne pas Lionel, grimpeur qui a déjà usé plusieurs paires de chaussons dans les calanques : «On sent une certaine froideur : je pense que c’est de la peur. »