Le coronavirus emporte tout
L’épidémie a pesé sur le premier tour des municipales, entraînant un record d’abstention. A Marseille, Michèle Rubirola (PS-PCF) et Martine Vassal (LR) sont au coude-à-coude.
Pas une surprise, mais des surprises. Si, dimanche, au premier tour des municipales, et comme partout en France, la participation n’était pas vraiment une surprise à Marseille (32,55%), crise du Covid-19 oblige, les premières estimations du scrutin, elles, l’étaient. A commencer par la percée du Printemps marseillais (PS / PCF), qui s‘est retrouvé dans un mouchoir de poche avec la favorite, Martine Vassal (LR). Autre surprise, Stéphane Ravier, du RN, serait seulement troisième. Mais difficile de faire des projections pour le second tour, avec des résultats partiels et une élection par secteur.
› Michèle Rubirola et Martine Vassal presque au même niveau. C’est LA grosse surprise de ce premier tour : Michèle Rubirola, du Printemps marseillais, arriverait au coude-à-coude avec Martine Vassal (LR), dauphine du maire sortant, Jean-Claude Gaudin, qui ne se représentait pas – elles étaient dans une fourchette de 21 à 23 %, où l’ordre d’arrivée variait selon les estimations, dimanche à 23 h. La coalition de gauche réalise une percée historique dans une ville dirigée par la droite depuis 1995. « Ces résultats sont la clameur d’espoir que l’on entend depuis des semaines dans la rue», s’est félicitée Michèle Rubirola, appelant Emmanuel Macron à tout faire « pour que les Marseillais puissent voter en sérénité, pour que ce changement devienne une réalité ».
› Stéphane Ravier décroche. Le goût de défaite est amer chez Stéphane Ravier, élu maire des 13e et 14e arrondissements en 2014. Beaucoup, lui le premier, le voyaient en tête du premier tour, presque à égalité avec Martine
Vassal. Il dégringole finalement à la troisième place et pourrait se retrouver juge de paix du second tour. « C’est le coronavirus qui sort malheureusement vainqueur de cette consultation », a-t-il déclaré dans la soirée. › La crainte d’une fraude massive. De nombreux candidats se sont inquiétés d’incidents survenus tout au long de la journée de vote, dimanche. Des intimidations ont été dénoncées par le Printemps marseillais, mais aussi par le sénateur et candidat Bruno Gilles (ex-LR), ainsi que des procurations frauduleuses et du racolage devant les bureaux de votes. Tous les candidats, à l’exception de Martine Vassal et de Stéphane Ravier, se sont inquiétés de la présence d’une feuille volante apposée sur le procès-verbal des résultats qui devaient être emmenés au bureau centralisateur. Plus tôt dans l’aprèsmidi, un grave incident s’est produit dans un bureau de vote de la cité de Felix-Pyat. « Munis de Kalachnikov, des hommes se sont introduits avec des armes de type airsoft. Ils ont tiré, mais il n’y a pas de blessé, avant d’essayer de voler l’urne», a confirmé à 20 Minutes Dominique Laurens, procureur de la République de Marseille.