20 Minutes (Marseille)

Passage du côté obscur des écrans

La première saison de «Stalk» met en garde les nouvelles génération­s sur la menace du piratage

- Vincent Julé

Après le phénomène Skam France et la touchante Mental, France TV Slash confirme son statut de « the place to be » pour la jeunesse. La preuve depuis vendredi, avec la nouvelle série Stalk, qui propose aux spectateur­s et spectatric­es de passer du côté obscur non pas de la Force, mais des écrans.

Comme son titre l’indique, il y est question de stalking, du verbe to stalk (traquer), pratique de harcèlemen­t, punie par la loi, qui a changé de nature avec les nouvelles technologi­es et les réseaux sociaux. « Tout est parti d’une photo de Mark Zuckerberg, où on voyait un sticker sur sa webcam, raconte Simon Bouisson, le cocréateur et réalisateu­r. Or, je me suis rendu compte que Donald Trump et le pape en avaient aussi… Si les grands de ce monde le font, c’est que tu es en pleine parano contempora­ine. » Une paranoïa que la série exploite dans le cadre d’une école d’ingénieurs, avec les futurs génies de l’informatiq­ue et du piratage, à commencer par Lucas (Théo Fernandez). Humilié lors d’un week-end d’intégratio­n, il décide de se venger des membres du bureau des élèves et de leur leadeur, Alex (Pablo Cobo).

« Il entre dans tous les téléphones, ordinateur­s, objets numériques, commente Simon Bouisson. Il peut tout voir, ou même entendre si tu colles un sticker sur la caméra. Ma première intention était à la fois de rendre parano et de conscienti­ser les gens, qu’ils comprennen­t que l’objet qu’ils ont en main, l’objet de la jeunesse par excellence, en qui ils ont une entière confiance, peut potentiell­ement les épier et les traquer tout le temps. » Qu’il s’agisse du hacking lui-même, toujours crédible, à la mise en scène des vidéos piratées, toujours inventive, Stalk est une vraie réussite visuelle et narrative, idéale pour le binge-watching, et offre un miroir déformant – un black mirror? – sur les nouvelles technologi­es et les nouvelles génération­s.

« Tout est parti d’une photo de Mark Zuckerberg, où on voyait un sticker sur sa webcam.» Simon Bouisson, réalisateu­r

 ??  ?? L’acteur Théo Fernandez, au centre, va épier et traquer ses camarades.
L’acteur Théo Fernandez, au centre, va épier et traquer ses camarades.

Newspapers in French

Newspapers from France