Quand t’es dans le désert amoureux...
Le confinement ne veut pas forcément dire fin des rencontres, au moins virtuelles
L’heure est grave pour les célibataires. Les mesures annoncées par le gouvernement pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus mettent en péril toute stratégie de rencontre. Les autorités ont enjoint les Français à rester chez eux en fermant, notamment, les bars, les restaurants et les cinés. Dans ce contexte, comment rencontrer l’amour ? Les applis de rencontre ont-elles encore une utilité ?
Si Tinder et Grindr ont rappelé à leurs utilisateurs les recommandations de l’OMS, elles n’ont transmis aucunes données chiffrées sur le comportement actuel de leurs usagers. A priori, les candidats à l’amour continuent de matcher, mais les rendez-vous n’auront bientôt plus de raison d’être. Pour autant, confiner ne veut pas dire déconnecter. Mieux, les mesures pourraient permettre de tisser des liens plus intimes. «Ça laisse le temps à la discussion, ce qui n’est pas forcément le cas quand on a la possibilité de se rencontrer », explique Geoffrey, qui utilise Grindr, Tinder et Hornet quotidiennement. Gaspard, Parisien de 33 ans, a lui aussi des comptes sur plusieurs applis : «En période de confinement, je vais plutôt utiliser Tinder, matcher des mecs, et basculer les conversations sur WhatsApp pour apprendre à les connaître et peut-être les rencontrer quand la crise sera terminée.» Louisa, 39 ans, de retour sur le marché des célibataires depuis peu, est du même avis. Elle compte bien tirer profit des applis de rencontre pour avoir des échanges par téléphone. «Beaucoup d’émotions passent par le téléphone, explique-t-elle. Et ça permet d’écrémer.» Nombreux sont les hommes qui préfèrent envoyer des SMS plutôt que de discuter de vive voix. « Je ne vais pas faire de visio [rendez-vous vidéo], poursuit-elle, on n’est pas à l’aise quand on est face à une caméra, on ne sait pas où regarder. » Contrairement à elle, Gaspard n’a aucune gêne devant la caméra. Il envisage même des expériences sexuelles un peu particulières par webcam. « Je fais déjà des sessions d’hypnose par Skype, en vrai, confie-t-il. J’hypnotise mon partenaire, et il tombe en transe sexuelle, il a l’impression de vivre des choses dingues. Je vais tenir avec skype et la pornographie. »
De son côté, Louisa compte plutôt sur ses « sex friends »pour pallier la « disette sexuelle » des prochaines semaines. «Je ne vais pas les voir car ils sont confinés, pour certains avec leur compagne… Avec certains d’entre eux, on est sur des sextos, des petites photos, des vidéos à la « Benjamin Griveaux », sourit la jeune femme. Il y a une ambiance de fin du monde qui est presque excitante. » Allez, plus que quelques semaines pour le contact humain. Patience et plaisirs.
« Une ambiance de fin du monde excitante. »
Louisa, célibataire de 39 ans