20 Minutes (Marseille)

Rubirola et Vassal d’une voix contre le pouvoir central

Pourtant rivales politiques, les deux élues ont critiqué ensemble la gestion de l’épidémie, avec l’appui de Didier Raoult

- Mathilde Ceilles

Mais qu’est-ce qui a poussé Michèle Rubirola, toute nouvelle maire de Marseille, et Martine Vassal, présidente du conseil départemen­tal et candidate malheureus­e aux municipale­s, à enterrer la hache de guerre, pour tenir un point presse commun ce jeudi à l’IHU ? L’annonce de la distributi­on de masques à Marseille, dans les collèges du départemen­t et aux bénéficiai­res du RSA, semblait être un prétexte. Autour du professeur Raoult, les deux rivales politiques ont décidé de faire front commun. Dans leur ligne de mire : le gouverneme­nt. « Il a décidé depuis Paris de ce qui serait bon pour notre ville, sans engager le dialogue nécessaire avec les élus, et surtout sans nous donner les moyens de faire respecter les décisions qui sont les siennes, critique

Michèle Rubirola. » « A Marseille, on est toujours montré comme les mauvais petits canards, abonde Martine Vassal. Mais ce qu’on demande c’est tout simplement de la concertati­on. » La présidente du conseil départemen­tal et la maire de Marseille dénoncent en choeur le manque de soutien de l’Etat, notamment pour faire respecter le port du masque à Marseille.

« Deux poids, deux mesures »

Un gouverneme­nt qui, pourtant, souhaitait imposer à Marseille un reconfinem­ent, selon, Michèle Rubirola, « si la situation continuait à se dégrader ». Une possibilit­é « inenvisage­able » pour la nouvelle édile. « A Paris, par contre, ils n’ont pas envisagé le reconfinem­ent, s’agace Michèle Rubirola. C’est du “deux poids, deux mesures” ; je l’ai dit à Castex au téléphone, et je suis prête à le redire. » « Il ne faut pas devenir fou, même si je sais que c’est difficile à l’heure actuelle », lâche Didier Raoult, après avoir rappelé que sept personnes seulement étaient en réanimatio­n à l’hôpital marseillai­s de la Timone pour cause de coronaviru­s. La fermeture des bars et des restaurant­s de 23 h à 6 h, dans les Bouchesdu-Rhône, cristallis­e ces tensions. Confirmant que le gouverneme­nt avait envisagé une fermeture dès 20 h, la maire a regretté que le cap de minuit négocié avec le préfet de région, Christophe Mirmand, n’ait pas été accepté.

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Michèle Rubirola (à g.) et Martine Vassal (à d.), soutenues par Didier Raoult.

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