Quelle réaction de la droite ?
Le contexte politique de l’époque est particulièrement tendu : la campagne est à couteaux tirés dans le secteur entre le député sortant Henri Jibrayel et le candidat Karim Zeribi (EELV). Des colleurs d’affiches en viennent même aux mains. Dès sa mise en examen, l’intéressé parle d’«une affaire ridicule» et se dit « confiant ». « Ce n’est pas une affaire de détournement de fonds, et je suis ravi que l’argent ait été utilisé pour les seniors», affirme-t-il alors. Contacté par 20 Minutes, Henri Jibrayel n’a pas répondu à nos questions, tout comme son avocat.
Hasard du calendrier judiciaire, le procès s’ouvre après l’élection de la nouvelle maire de Marseille, Michèle Rubirola, qui compte dans son équipe le fils d’Henri Jibrayel et Samia Ghali, très proche de l’ex-député PS. « Il faut voir si l’opposition de droite va se saisir de l’affaire ou non, observe le sociologue Cesare Mattina, auteur d’un ouvrage sur les clientélismes urbains. Jusqu’à présent, Gaudin n’a jamais attaqué la gauche sur ce terrain, que ce soit lors de l’affaire Guérini ou du procès Andrieux.»
«Quand deux élus proches de Samia Ghali ont été privés de délégation d’adjoint après leur garde à vue, on n’a pas non plus entendu Martine Vassal là-dessus », ajoute-t-il. Il faut dire que les dernières municipales ont été marquées par l’affaire, à droite, des procurations irrégulières dans un Ephad. La nouvelle cheffe de l’opposition LR au conseil municipal Catherine Pila n’a d’ailleurs, pour l’heure, pas donné suite à nos sollicitations. De ce côté-ci, la nouvelle majorité n’a sans doute pas à craindre de piques politiques autour du procès.