20 Minutes (Marseille)

Le mois d’août laisse des doutes

Délinquanc­e Plus de vols, plus de violence… Le préfet de police a livré son constat sur cet été lors du conseil de sécurité des Bouches-du-Rhône

- Caroline Delabroye

« Le mois d’août n’a pas été normal à Marseille. » Après un été ponctué d’incivilité­s et de coups de couteau, le préfet de police des Bouches-duRhône se savait attendu sur le sujet, en marge du 1 500e conseil de sécurité du départemen­t qui se tenait mardi à Marseille. S’il ne peut divulguer encore les chiffres officiels de la délinquanc­e, Emmanuel Barbe reconnaît « une augmentati­on sensible ». « Il y a eu plus de gens qui ont été l’objet d’un vol, il y a plus de gens qui ont été l’objet de violences », ajoute-t-il, sans plus de précision.

« Cela a été le baptême du feu », reconnaît de son côté Sophie Camard, la nouvelle maire des 1er et 7e arrondisse­ments. L’élue pointe le contexte Covid, « le nombre de places divisé par deux dans les centres aérés » et l’arrivée massive de touristes. « On est passé de 2,2 millions de baignades l’an dernier à 3,5 millions cet été. Tous les indicateur­s montrent une hausse de 30 % à 50 % de fréquentat­ion, poursuit-elle. On est dans une ville qui a mis les services publics en sous-régime l’été, alors qu’il faut au contraire les renforcer. C’est une leçon pour l’année prochaine. »

Stratégie collégiale

Reste que les débats du jour ont surtout porté sur la sécurité au quotidien, stationnem­ent gênant, rodéo urbain, etc., soit l’objet même de cette instance innovante créée en 2018. « On gère les problémati­ques récurrente­s qui justifient la mobilisati­on de plusieurs acteurs, rappelle ainsi le commissair­e Stéphane Brunoni, chef de la division Centre. L’intérêt de ces conseils de sécurité est d’établir une stratégie collégiale pour régler une situation de manière pérenne. » En bref, de s’attaquer au fameux sentiment d’insécurité. Proviseur du collège Longchamp, Mehdi Fettouhi-Tani est au rendez-vous à chaque conseil, tous les 15 jours. Il fait remonter les « signaux faibles » rencontrés par chaque collègue. « On est aux abords de nos établissem­ents, on sait ce qui se passe, quand la situation ne devient pas nette », explique-t-il. L’an passé, la violente bande des « chakaals » qui sévissait dans le quartier a ainsi pu être une affaire réglée. « Au bout du bout, il y a eu une arrestatio­n », lâche-t-il.

Une réponse judiciaire qui reste une grande absente des débats : contrairem­ent à d’autres villes, aucun magistrat ne fait partie du tour de table. En fine politique, Sophie Camard pointe aussi l’absence de la métropole, alors que de nombreux sujets relèvent de sa compétence. Et promet d’y remédier.

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L’arrivée massive de touristes a forcément accru le nombre d’incidents.

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