Les femmes en tête de l’opposition
Biélorussie
L’opposition ne faiblit pas pour contester la réélection du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Dans les cortèges et parmi les têtes d’affiche de la contestation, la présence féminine est massive. Comment l’expliquer ?
« Un trio de femmes [Svetlana Tikhanovskaïa, Véronika Tsepkalo et Maria Kolesnikova] s’est constitué avant l’élection, parce que des hommes dont elles étaient proches ont été arrêtés ou ont dû fuir la Biélorussie, explique Cécile Vaissié, professeure des universités et experte de l’espace postsoviétique. Ce trio a séduit la population lassée par vingtsix ans de présidence ininterrompue de Loukachenko. Voire, peut-être, par cette caricature de “virilisme” que ce dernier incarnait. »
Selon la spécialiste, la féminisation des manifestations a également été encouragée, car « les forces de l’ordre se déchaînent de façon très violente et physique contre les hommes, mais hésitent à frapper des femmes, au moins publiquement. »