20 Minutes (Marseille)

Toute la lumière sur une exposition à ciel ouvert

Le directeur du MaMo, Ora-ïto, raconte les coulisses de l’expo d’Invader

- Propos recueillis par Mathilde Ceilles

Vous êtes peut-être tombé par hasard face à l’une de ces fresques qui ont poussé comme des champignon­s dans tout Marseille. Le célèbre street artiste Invader a décidé de poser ses valises, ou plutôt ses célèbres mosaïques cubiques, dans la deuxième ville de France. Une exposition à ciel ouvert en partenaria­t avec le MaMo, le centre d’art moderne installé sur le toit de la Cité radieuse. Son directeur, Ora-ïto, explique à 20 Minutes la genèse et le but de ce projet.

Quel est le point de départ de cette exposition ?

Avec Invader, on avait envie de faire quelque chose ensemble depuis très longtemps. On en avait déjà parlé il y a six ou sept ans, quand j’ai ouvert le MaMo. Ça représenta­it un travail assez énorme, que ce soit pour lui comme pour moi. Et on n’a pas trouvé le temps de programmer cette exposition. Or, ces derniers mois, on a eu beaucoup de temps, avec le confinemen­t et le Covid… On s’est parlé et je me suis dit que c’était les conditions optimales. C’est l’exposition parfaite en temps de Covid.

Comment se passe une invasion, très concrèteme­nt ?

Une fois le lieu repéré, on vient l’arpenter, comme une proie. Il y a quelque chose de très serial killer, quelque part. On opère de nuit, masqués, comme qui si vous ne vous deviez appartient prendre un pas territoire de manière illégale. Car c’est illégal, fait sans autorisati­on, même si on voit ça comme la restaurati­on utile d’une façade. Ensuite, en fonction de la taille de l’oeuvre, il part avec un petit van, un vélo ou un scooter, et l’installe avec une antenne télescopiq­ue ou une échelle télescopiq­ue.

Comment s’est fait le choix des lieux ?

Il s’est porté sur des axes stratégiqu­es qu’on ne peut pas louper et des endroits cachés. Je l’ai aidé à en trouver certains, car il ne pouvait pas avoir une connaissan­ce aussi pointu de la ville en si peu de temps. Ensuite, les oeuvres ont été pensées par rapport au lieu, rien n’est anodin.

Et cela donne une chasse aux trésors ?

Il recense existe les en effet oeuvres une sur applicatio­n une carte. qui Et cette applicatio­n, comme dans un jeu vidéo, éveille les gens à l’art. Cette exposition est un cadeau à la ville de Marseille, à ses habitants, mais aussi à ses touristes, puisqu’on sait que plus de 1 200 sont venus voir l’exposition à travers l’applicatio­n.

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Le designer marseillai­s Ora-ïto.

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