Nora Hamzawi en trentenaire paumée, «une pure fiction»
Comédie L’actrice et humoriste Nora Hamzawi incarne une trentenaire un brin paumée dans « Eléonore »
Le cinéma aime Nora Hamzawi. On s’en doutait, après l’avoir vue dans Alice et le maire, de Nicolas Pariser, et Doubles Vies, d’Olivier Assayas. On en a la confirmation avec Eléonore, où elle est dirigée par son frère aîné, Amro, dans un rôle qu’il a écrit tout spécialement pour elle. Elle incarne une trentenaire qui se laisse influencer par sa mère et sa soeur pour entrer dans le moule des « adultes responsables ».
Eléonore, c’est vous ?
Ce n’est pas moi, ni mon personnage de scène! Elle est une pure fiction. C’est vrai que, comme le film a été écrit par mon frère Amro, on peut penser qu’il s’est basé sur moi pour l’écrire. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Je crois qu’Eléonore est plus un portrait de mon frère que de moi. A part le fait que je me sente mal à l’aise en jupe de cuir moulante et en talons hauts, ou que je m’interroge sur la féminité.
Comprenez-vous sa quête ?
Tout le monde peut la comprendre. Eléonore passe par trois étapes : ce qu’elle est au début du film quand elle se cherche, ses malheurs quand elle se laisse diriger par ses proches, et ce qu’elle devient quand elle s’accepte enfin. Eléonore est très actuelle. Aujourd’hui, ce sont les jeunes entre 25 et 35 ans qui font appel à la chirurgie esthétique. Tout est de plus en plus formaté par le regard des autres.
D’où vient cette tendance ?
Les réseaux sociaux y sont pour beaucoup. On s’est longtemps battues, en tant que femmes, contre les diktats de la mode et de la publicité. Ce n’est pas pour finir par se rajouter des filtres sur Instagram.
Vous ne comptez pas abandonner la scène ?
Je vais même y retourner avec un peu d’appréhension, car je me demande ce que ça va donner devant un public masqué après sept mois d’absence ! La situation sanitaire a changé ma façon de voir la vie. Le confinement m’a aussi permis de terminer mon nouveau livre, 35 ans dont 15 avant Internet, qui sortira en novembre aux éditions Mazarine.
Comment expliquez-vous que tant d’humoristes passent par la case cinéma ?
Nos spectacles sont comme une bande démo permanente pour les réalisateurs, qui n’ont plus qu’à faire leur choix. Sur scène, on voit des femmes qui cassent le stéréotype de l’actrice glamour. On s’ouvre à des personnages différents.