«Je me suis réapproprié mon corps»
Santé Dans son livre, Pascale Causier, raconte son expérience de l’accompagnement sexuel comme thérapie
S’autoriser à vivre une sexualité épanouie. Pascale Causier (photo), violée à deux reprises quand elle avait 12 et 17 ans, y est parvenue avec l’aide d’Alex, son « accompagnant sexuel » (lire l’encadré). Une expérience que cette femme de 54 ans raconte dans l’ouvrage J’ai suivi un accompagnement sexuel, et cela devrait être un droit pour tous (éd. Dunod).
Comment en êtes-vous venue à l’accompagnement sexuel ?
Dès l’adolescence, j’ai suivi des psychothérapies pour surmonter le traumatisme des agressions sexuelles que j’ai subies. Cela m’a aidée, mais je n’ai jamais réussi à me libérer de certains blocages. Puis je me suis intéressée aux médecines alternatives et j’ai rencontré Alex, un masseur qui voulait devenir accompagnant sexuel. Il m’a proposé de m’aider, je lui ai fait confiance. Grâce à son accompagnement, je me suis réapproprié mon corps et je l’ai réconcilié avec mon esprit. Mais pourquoi un « accompagnant sexuel » et pas un amant attentionné ? Parce que je n’en ai pas rencontré ! Et l’accompagnement sexuel a vocation à apporter un soin au corps et à l’esprit, dans le respect d’un cadre, de limites définies. Dès le départ, Alex m’a dit : « Je mets mon corps à ta disposition pour que tu t’entraînes, que tu saches ce qui te plaît, ce qui ne te plaît pas. Et à tout moment, tu peux dire “non”. » Ces rendez-vous étaient-ils tarifés ? Oui, nous avions convenu d’un tarif pour les massages, une sorte de forfait pour nos ateliers.
De quelle manière cet accompagnement s’est-il passé ? Cela a commencé par des massages tantriques. Le toucher est alors précis, thérapeutique, pas masturbatoire. Le but n’était pas de mener à la
jouissance sexuelle. Mais si elle vient, on l’accueille. La sexualité a pris sa place par la suite. A la demande d’Alex, j’ai tout mis par écrit, au fur et à mesure de nos rencontres : mes sensations, mes besoins et mes envies, et il s’en est servi pour élaborer les étapes de mon parcours.
Vous militez aujourd’hui pour la reconnaissance de l’accompagnement sexuel…
Je pense que toute personne doit pouvoir accéder à son corps et à sa sexualité avec un professionnel. L’accompagnement sexuel, pour les personnes qui en ressentent le besoin, vient offrir une libération.