Epidémie
Le variant britannique est présent en France et le nombre de contaminations pourrait augmenter
Garder l’épidémie sous contrôle. Eviter la catastrophe sanitaire observée outre-Manche, avec un Royaume-Uni submergé par le nouveau variant du coronavirus. Telle est l’épineuse mission du gouvernement de Jean Castex, déjà critiqué pour sa lenteur dans le lancement de la campagne de vaccination anti-Covid.
« Plusieurs choses vont être décisives durant la semaine à venir, plante Pascal Crépey, épidémiologiste et enseignant-chercheur à l’Ecole des hautes études en santé publique à Rennes. On peut s’attendre, dès les prochains jours, à des clusters liés au réveillon du Nouvel An, suivis d’une augmentation des hospitalisations. Et, bien sûr, il y a le variant anglais, qui démultiplie la transmissibilité du virus.»
Pascal Crépey,
A ce jour, plusieurs contaminations au variant britannique sont recensées en France. Il a été identifié au sein d’une famille française de cinq personnes, résidant au Royaume-Uni et venue à Marseille pour les fêtes, après un test positif le 31 décembre. « Le nouveau variant devrait progressivement remplacer la souche actuelle et rendre l’épidémie beaucoup plus difficile à contrôler, indique l’épidémiologiste. A partir du moment où il se propage plus facilement que l’ancien, il va dominer la circulation virale dans notre pays.» Mais jusqu’où le variant circule-t-il en France ? Une enquête nationale a été lancée pour en faire une « première cartographie», et les autorités sanitaires devraient commencer à y voir plus clair dès les prochains jours, a expliqué dimanche sur Europe 1 le ministre de la Santé, Olivier Véran. A Roubaix (Nord), une vaste campagne de tests PCR et antigéniques doit commencer ce lundi, avec le variant en ligne de mire grâce à un séquençage génétique.
La France prendra des mesures supplémentaires «si nous constatons que le virus reprenait une course folle sous la forme d’une vague, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle», a assuré dimanche Olivier Véran, interrogé sur un possible reconfinement. Mais si le variant britannique s’imposait dans l’Hexagone, le gouvernement pourrait être contraint de sortir pour la troisième fois la carte impopulaire du confinement. Pour Pascal Crépey, «cela doit rester un outil de dernier recours : un nouveau confinement, s’il n’est pas accepté, risque de ne pas être respecté et sera inefficace».
« Le nouveau variant devrait remplacer la souche actuelle dans notre pays.»