La note de réparabilité offre un second cycle à vos appareils
Une nouvelle note oriente les acheteurs vers des produits plus responsables
Il y avait déjà l’étiquette-énergie, cette note de A+++ à G qui précise les performances énergétiques des appareils électroménagers, avec l’idée d’orienter le consommateur vers les produits les plus écoresponsables. Depuis le 1er janvier, un nouvel indicateur a débarqué en France : celui de réparabilité.
Réparable, et abordable
Inscrite sur cinq catégories de produits choisis pour l’expérimenter (smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, lave-linge et tondeuses à gazon), cette note de 0 à 10 doit renseigner les consommateurs de la facilité qu’il y a à les réparer. Calculée par les fabricants eux-mêmes, elle s’appuie sur cinq critères : la disponibilité de la documentation, la démontabilité, la disponibilité des pièces détachées, leur prix. Et un cinquième critère, spécifique à chaque produit.
Le site Indicereparabilite.fr référence au fur et à mesure les produits notés. « Pour l’instant, on a plus de lave-linge que de smartphones ou d’ordinateurs, indique Etienne Curati, qui gère cette base de données. Mais des indices de réparabilité tombent chaque jour, et c’est souvent les fabricants eux-mêmes qui nous informent.» Le signe qu’ils jouent le jeu? Ce n’était pas gagné, à écouter Alma Dufour, chargée de campagne surproduction aux Amis de la Terre : « Nous avons notamment dû batailler pour que l’indice intègre le prix de la réparation. C’est un point crucial, car c’est le premier frein aujourd’hui à la réparation en France : il ne suffit pas qu’elle soit possible, mais aussi abordable.» En face, les entreprises craignaient de devoir divulguer des informations sensibles à la concurrence. «Il ne faudrait pas que cet indice devienne un outil de greenwashing, prévient Laëtitia Vasseur, cofondatrice de l’association Halte à l’obsolescence programmée, avec des entreprises qui jouent sur des paramètres annexes pour gonfler leur note, sans s’attaquer au coeur du sujet : la réparabilité. C’est pourquoi nous avons insisté pour que le consommateur puisse demander le détail du calcul établi par les fabricants.» A partir de 2022 démarreront les contrôles de la répression des fraudes.