Des étudiants prônent le distanciel pour les examens d’avril
Une pétition en ligne a recueilli plus de 1 000 signatures pour demander l’organisation des examens d’avril en distanciel
Si les Bouches-du-Rhône n’entrent pas dans la liste des départements confinés, le contrôle terminal se tiendra bien en présentiel, début avril. Etudiante en licence à la faculté d’économie et de gestion à Aix-Marseille université, Léa a reçu cette nouvelle par e-mail ce vendredi matin. Elle est l’une des 1 000 signataires d’une pétition qui circule en ligne pour demander que les examens se déroulent en distanciel dans la plus grande université de France. « Il y a des étudiants précaires qui ont lâché leur appart à Aix, ils ne vont pas se payer une chambre d’hôtel pour passer leurs exams pendant une semaine, lancet-elle. Et il y a ceux qui vivent avec des personnes âgées et à risque. »
« On a des pauses d’une heure entre deux examens, on va forcément se retrouver, dit aussi Asma, une camarade de promo. J’aurais trouvé cela juste si on avait pu revenir en présentiel pour les cours. Là, j’ai l’impression qu’ils sont obsédés par la tricherie. On a fait tous nos cours en Zoom, je pense que les examens devraient suivre la même logique. » Si elle n’a pas signé la pétition, elle s’inquiète du manque de motivation dans sa promo : « C’est un semestre où on a beaucoup décroché. »
« Ce n’est pas logique »
Quand on demande à Louis, également étudiant à Aix-Marseille université, s’il a signé la pétition, il répond que non. « La faculté fait comme elle peut avec le contexte sanitaire. » Mais il s’étonne de la décision, « car c’est contraire à ce que dit le gouvernement. On dit aux gens de ne pas sortir et on met les examens sur place, ce n’est pas très logique ». Contactée, l’université, qui compte près de 80 000 étudiants répartis sur cinq campus, ne souhaite pas communiquer sur le sujet. Mais elle rappelle que l’organisation des examens est actée par les instances de l’université, où sont représentés les étudiants. « Même si on est consultés, on n’est pas d’accord », réagit Lyes Belhadj, président de l’Unef Aix-Marseille. « Beaucoup d’étudiants ne sont pas sur place, et beaucoup ont des difficultés aussi avec les cours en distanciel », explique-t-il. « Il faudrait un système hybride où l’on puisse avoir le choix entre présentiel et distanciel selon notre situation », poursuit le syndicaliste. Reste qu’il n’approuve pas la démarche d’une pétition anonyme, et préfère que « les choses se coconstruisent avec l’université, en bonne intelligence. » A l’entendre, des discussions sont en cours. « C’est compliqué, mais je suis plutôt optimiste », confiait Lyes Belhadj vendredi.
« On essaie de préparer l’examen mais aucun de nous n’a les cours complets », dit de son côté Léa. « Tout ce qu’on fait durant nos diplômes, on n’en utilise que 20 % dans le monde du travail », philosophe-t-elle, avant de lancer : « Laissez-nous passer en master, on n’en peut plus de cette année ! »