20 Minutes (Marseille)

Pourquoi l’ARN messager éclipse ses concurrent­s

Sa technologi­e semble la plus adaptée contre les différents variants du coronaviru­s

- Anissa Boumediene

La clé d’un quotidien sans Covid-19, les autorités sanitaires le martèlent, c’est la vaccinatio­n, dont l’ouverture généralisé­e aux plus de 18 ans est prévue cet été. Mais avec quels vaccins et pour quelle efficacité ? Les risques de thrombose associés aux vaccins AstraZenec­a et Janssen ont refroidi une partie des population­s éligibles à la vaccinatio­n, qui aujourd’hui boudent ces sérums. Dans cette tempête virale, le « vaisseau ARN messager » lui, ne tangue pas. Et, maintenant, tout le monde ou presque veut se faire vacciner avec du Pfizer ou du Moderna, aux prouesses implacable­s.

Alors, « pour résolument vaincre le virus, nous devrons être prêts, à un certain moment, à faire des rappels pour renforcer et prolonger l’immunité et, si des variants résistants apparaisse­nt, nous devrons mettre au point des vaccins adaptés », a rappelé Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 13 avril. Et pour la cheffe de l’exécutif communauta­ire, la solution est claire : il faut se fonder sur « les technologi­es qui ont fait leurs preuves, ce qui est le cas des vaccins à ARNm ». A savoir, Pfizer-BioNTech et Moderna, les deux sérums à ARN messager disponible­s à ce jour, qui seront bientôt rejoints par l’Allemand Curevac. Ainsi, si « la décision n’est pas tranchée », « la plus grande probabilit­é » est que l’Europe ne fasse pas de nouvelles commandes de vaccins AstraZenec­a, a déclaré la ministre française de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, il y a quelques jours.

Dans le même temps, la crainte grandit autour des variants brésilien et sud-africain du coronaviru­s. « Ces variants posent souci parce qu’ils causent un échappemen­t immunitair­e, c’est-à-dire qu’ils réduisent la réponse immunitair­e protectric­e induite par la vaccinatio­n, explique Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinatio­ns de la Haute autorité de santé. AstraZenec­a se révèle ici moins protecteur. Et, ce que l’on sait, c’est que les deux vaccins à ARNm gardent une bonne efficacité contre ces variants plus virulents, probableme­nt un peu moins bonne que sur le variant anglais et sur la souche initiale, mais tout de même très satisfaisa­nte. » Pour autant, les vaccins anti-Covid élaborés selon des formulatio­ns plus classiques – à vecteur viral – ne doivent pas être mis au rebut. « Aujourd’hui en France, c’est le variant anglais qui est dominant, il représente plus de 85 % des infections, et contre ce variant, Pfizer, Moderna, mais aussi AstraZenec­a et Janssen sont efficaces », rappelle Daniel Floret, qui souligne qu’il est « également possible d’adapter aux nouveaux variants les formulatio­ns des vaccins à vecteur viral ».

Il est probable que l’Europe ne fasse pas de nouvelles commandes de vaccins AstraZenec­a.

 ??  ??
 ??  ?? Aujourd’hui, tout le monde ou presque veut se faire vacciner avec du Pfizer ou du Moderna, aux prouesses implacable­s.
Aujourd’hui, tout le monde ou presque veut se faire vacciner avec du Pfizer ou du Moderna, aux prouesses implacable­s.

Newspapers in French

Newspapers from France