Un souffle de vert dans les voiles
Le classe 40 « Entrepreneurs pour la planète » se prépare à la fois pour la Transat Jacques-Vabre et la transition écologique
Un objet flottant bien identifié… Le voilier classe 40 Entrepreneurs pour la planète est le seul de cette catégorie à avoir jeté l’ancre à Marseille, et plus précisément au CNTL, avec l’objectif de préparer des courses au large : la Transat Jacques-Vabre, en novembre, puis la Route du rhum, l’année prochaine. Il est skippé par Sébastien Audigane, six tours du monde à son actif et codétenteur du record du monde sur le trophée Jules-Verne, avec Francis Joyon. « Cette classe limite la longueur du bateau, la taille des voiles, le tirant d’eau et le tirant d’air, détaille le skippeur originaire de Brest. Après, on fait ce que l’on veut niveau architecture. Ce bateau date de 2017, c’est un bateau de 3e génération sur lequel nous avons fait quelques modifications pour pouvoir rivaliser avec la 4e génération. Ça permet d’avoir des bateaux compétitifs pour la course au large, avec des budgets réalisables. » Ce n’est pas un hasard si ce bateau s’entraîne face à la Bonne Mère : il est aux couleurs de l’association marseillaise Entrepreneurs pour la planète. « L’objectif de l’association est de mettre en relation des chefs d’entreprise et des porteurs de projet environnementaux. Nous avons déjà 160 projets sur notre plateforme, dont 70 sont mentorés », présente Christophe Caille, président et fondateur de l’association.
Des défis en mer
Si le bateau est le porte-étendard de l’association, il lui sert également de support à des « parcours initiatiques ». « Le premier axe concerne la mer et nous proposons un mécénat de compétences autour de la voile, indique Quentin Gilles, membre de l’association. Des chefs d’entreprise, des cadres dirigeants viennent avec Sébastien sur le bateau, et il leur propose des défis en fonction de leur niveau. Ils sont ainsi directement reconnectés à l’environnement, et réfléchissent à la responsabilité qu’ils ont vis-à-vis de la nature. » La volonté de l’association est d’accompagner ce passage à l’acte vers l’écologie. « Environ 80 % des chefs d’entreprise en ont envie, reste à leur expliquer comment le faire concrètement », cadre Christophe Caille. Pour ce projet, ils ont récupéré un bateau d’occasion, qu’ils ont retapé en « challengeant » des entreprises sur leur impact environnemental : réutilisation de l’eau, retraitement de la peinture… Reste à trouver quelques partenaires pour les courses au large. En attendant de performer, François Jambou, qui fera duo avec Sebastien Audigane sur la Transat Jacques-Vabre, devait arriver dimanche pour quatre jours d’entraînement. Et Sébastien Audigane aimerait quand même avoir deux ou trois compagnons de jeu à Marseille pour peaufiner la préparation avant le départ en novembre.