Macron l’assure, la campagne se jouera sur la sécurité
Politique Attaqué sur son bilan sécuritaire, l’exécutif souhaite faire des sujets régaliens un marqueur fort de la fin de quinquennat
Quelques jours après l’assassinat d’une fonctionnaire de police à Rambouillet (Yvelines), le gouvernement présente, mercredi en Conseil des ministres, un projet de loi qui entérine et renforce des mesures en matière de renseignement et d’antiterrorisme. Cette nouvelle loi vient s’ajouter aux dernières sorties d’Emmanuel Macron sur l’insécurité. A un an de la présidentielle, la majorité assume le ton sécuritaire des derniers mois, et balaie les critiques en laxisme venant de l’opposition.
Car, depuis l’attaque de Rambouillet vendredi, la droite et le RN ne cessent de fustiger le bilan du gouvernement en matière de lutte antiterroriste. « Emmanuel Macron a mis en cause gravement la probité de nos forces de l’ordre, a insisté lundi le vice-président du RN, Jordan Bardella, sur CNews. Il aura été, durant son quinquennat, l’homme du chaos, l’homme de la violence. » Même tonalité pour le n° 2 de LR, Guillaume Peltier, dimanche sur France 3, qui a dénoncé « la lâcheté et la soumission de nos gouvernants sur le terrorisme et la sécurité », appelant le gouvernement à « stopper toute immigration de façon radicale ».
Du côté de LREM, on refuse ce raccourcis. « Ce n’est pas parce qu’un Tunisien entré illégalement en France tue une policière qu’il faudrait fermer toutes les frontières, réplique Caroline Abadie, députée LREM d’Isère. L’opposition se livre au concours de la saucisse en vendant des fausses promesses, comme le fait Xavier Bertrand avec les peines planchers et la condamnation sans jugement. Ce n’est pas réaliste, car nous sommes un Etat de droit. »
Si la sécurité est l’un des thèmes prégnants de ce printemps 2021, c’est aussi parce que la présidentielle est déjà dans toutes les têtes. La droite et le RN tentent de coincer Emmanuel Macron sur son bilan sécuritaire, jugé négatif par 65% des Français, selon un sondage Elabe. « L’insécurité est une thématique lancinante depuis des années, souvenons-nous de la campagne de 2002, avance Roland Lescure, député LREM et porte-parole du mouvement. Mais Emmanuel Macron n’est pas Lionel Jospin, il n’a aucune naïveté sur le sujet. Il a eu conscience qu’il fallait renforcer nos moyens policiers et juridiques. »
Selon une étude Ifop publiée dimanche, 86 % des personnes interrogées assurent que la lutte contre l’insécurité sera un élément important dans leur vote à la présidentielle. « Il y a une attente sur plus de sécurité, on se doit d’y répondre, alors que ce n’était pas une de nos thématiques fortes en 2017 », reconnaît le député LREM Sylvain Maillard.
« L’opposition se livre au concours de la saucisse en vendant des fausses promesses. » Caroline Abadie, députée LREM