20 Minutes (Marseille)

L’irresponsa­bilité pénale en question

- Caroline Politi

Il y aura donc, comme l’ont réclamé près de 26 000 manifestan­ts dimanche, une loi « Sarah Halimi ». Près de quatre ans après le meurtre de cette sexagénair­e juive, le ministre de la Justice a annoncé qu’il présentera­it, fin mai, une évolution de la législatio­n sur l’irresponsa­bilité pénale. Eric Dupond-Moretti entend combler un « vide juridique », après l’arrêt pris le 14 avril par la Cour de cassation confirmant l’abolition du discerneme­nt du meurtrier. Une décision incompréhe­nsible pour les proches de la victime, qui rappellent que ces troubles psychiques découlent en partie de sa consommati­on – volontaire – de cannabis.

« Pas de vide juridique »

Le « cannabis n’a fait qu’aggraver le processus psychotiqu­e déjà amorcé », écrivent les psychiatre­s du premier collège d’experts. Dès lors, une évolution législativ­e aurait-elle pu entraîner une autre issue ? « Je ne vois même pas de vide juridique puisque, dans ce dossier, l’irresponsa­bilité n’est pas uniquement liée à la prise de stupéfiant­s, mais à un trouble mental aggravé par cette consommati­on », note Céline Parisot, présidente de l’Union syndicale des magistrats. L’annonce de ce projet de loi intervient alors même qu’un rapport, commandé par la précédente ministre de la Justice, estime, « à l’unanimité », que le texte actuel est « équilibré ». Y compris « dans l’hypothèse d’absorption volontaire » de drogue ou d’alcool entraînant une abolition du discerneme­nt, car « l’intention doit exister au moment de l’acte criminel », précisent les auteurs.

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Mobilisati­on face à l’absence de procès après le meurtre de Sarah Halimi.

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