20 Minutes (Marseille)

Le jour où Blanc a manqué son pari contre City

Les retrouvail­les entre Paris et Manchester City, mercredi, rappellent le choix tactique discutable de l’ancien entraîneur parisien

- Julien Laloye

Depuis le Qatar, où il gère la destinée d’Al-Rayyan dans l’anonymat le plus complet, Laurent Blanc trouvera sûrement le temps de regarder PSGManches­ter City, mercredi, en demi-finale de Ligue des champions. Avec, peut-être, une pointe d’amertume dans ses pensées vagabondes. Pourquoi ce système en 3-5-2, en quart retour en 2016 face aux Citizens ? Retour sur l’un des « plus grands fiascos tactiques de l’histoire du foot français », selon le consultant de Canal+ Geoffroy Garétier, à chaud après le match. Sans Verratti, blessé, et Matuidi, suspendu, Blanc se retrouvait avec Motta et Rabiot comme seuls milieux disponible­s. D’où ce système, qui devait permettre au PSG de tenir défensivem­ent. Mais, dès la fin du match, et l’éliminatio­n, Ibrahimovi­c regrettait « une tactique que nous n’avions jamais testée ».

Laurent Blanc a tenté d’éteindre l’incendie deux jours après : « En compétitio­n, ils ne l’ont jamais testée, mais ils l’ont travaillée dimanche matin [à l’arrêt, avec explicatio­ns du coach à la clé]. » « Aujourd’hui, tempère Garétier, je dirais que Laurent s’est planté, mais pour d’autres raisons. » Sur le 3-5-2, bien sûr, « parce que Blanc, et son immuable 4-3-3, n’était pas un entraîneur qui incarnait la souplesse tactique ». Mais, surtout, sur le cas Aurier et l’affaire du Periscope, où l’Ivoirien se paie ses coéquipier­s et son coach sur les réseaux sociaux, avant d’être suspendu puis absous par le président du PSG. « Un crime contre le vestiaire qu’on n’a pas condamné jusqu’au bout, regrette Jérôme, un fan. On l’a réintégré pour le match le plus important de la saison tout en désavouant le coach ? » Car Serge Aurier est titularisé dès le match aller contre City (2-2), au cours duquel il peine à exister. Sa prestation explique en partie le match nul concédé par le PSG, alors que la qualif aurait dû être pliée en une demi-heure si Ibra n’avait pas décidé de saborder un penalty et un face-à-face tout cuit. « Jouer en 3-5-2 à City, ça ne me paraissait pas une aberration au départ, se souvient

Jérôme. Mais le match commence, et on se rend compte que les joueurs n’ont pas assez travaillé ce dispositif parce qu’on prend la marée. »

Un coup foireux, donc, avec un Aurier encore plus cataclysmi­que qu’à l’aller. « Il ne doit jamais le faire jouer, même s’il est sous pression », juge Garétier, qui fait le rapprochem­ent avec le 4-5-1 sorti du chapeau par Blanc contre l’Espagne à l’Euro 2012. Un renoncemen­t à ses principes le jour J et un manque d’autorité qui ont condamné définitive­ment l’ancien sélectionn­eur dans les esprits. A commencer par le sien ? Ça se joue sur un canapé à Doha, et on n’en saura rien.

« Blanc n’était pas un entraîneur qui incarnait la souplesse tactique. » Geoffroy Garétier, consultant

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Critiqué par Aurier sur Periscope, Blanc avait quand même fait jouer l’Ivoirien.

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