Des entreprises misent sur les « dark stores » afin d’assurer des livraisons ultrarapides aux clients
De nombreuses entreprises tentent de se positionner sur le créneau de la livraison ultrarapide, porté par l’envol du e-commerce
Avec le Covid-19, les Français ont pris l’habitude de rester chez eux, devant leurs écrans. Sans surprise, les commandes passées en ligne ont donc explosé dans l’alimentaire. Au-delà des achats classiques (restaurants, drive), un nouveau créneau se développe : la livraison express de courses. Le principe : le client achète en quelques clics des produits de la vie de tous les jours (pâtes, fromage, papier toilette…), et l’entreprise se charge de les lui apporter à son domicile en moins de quinze minutes, moyennant des frais très modestes (moins de 2 €). Pour tenir ce délai, la logistique repose sur des entrepôts spécialisés appelés « dark stores » (lire ci- contre). Attirées par la promesse d’un marché français en pleine croissance, de nombreuses start-up (Flink, Cajoo, Kol, Gorillas…) se sont lancées dans la livraison ultrarapide. « Notre objectif est d’avoir un ‘‘dark store’’ dans chaque arrondissement d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, nous couvrons environ 700 000 personnes », confie Charles d’Harambure, le directeur général France de Flink. Les start-up misent sur l’engouement des consommateurs pour ce nouveau service. Il « représente le futur de la consommation » , assure Henri Capoul, cofondateur de Cajoo. « Au début, les clients testent le service avec quelques produits, explique Charles d’Harambure. Puis, quand ils voient que les délais de livraison sont respectés, ils commandent leurs courses de la semaine. » Dans ce milieu très concurrentiel, « il y a une course à l’échalote, mais la réalité, c’est que, dans un an et demi, il ne restera sûrement pas beaucoup de start-up », prophétise Baptiste Guez, cofondateur de Kol. « On peut très bien imaginer que des distributeurs [Carrefour, Leclerc, etc.] en rachètent pour élargir leur offre, estime Marc Filser, professeur à l’IAE de Dijon et spécialiste de la grande distribution. [Cette dernière] est très centralisée, elle fonctionne avec des achats massifs. Les ‘‘dark stores’’, qui fonctionnent quasiment de manière autonome et sur de petits volumes, pourraient apporter de la flexibilité. »
« Ce modèle représente le futur de la consommation. » Henri Capoul