Les Bleus mettent le pied à l’étrier
Clément Lenglet et Antoine Griezmann possèdent des écuries de chevaux
Antoine Griezmann n’a pas passé le plus beau week-end sportif de sa vie. En plus du match nul décevant en Hongrie (1-1), l’attaquant des Bleus, qui affronte le Portugal ce mercredi (21 h), a vu sa pouliche Natsukashi terminer dernière du prestigieux prix de Diane. À croire que les encouragements qu’il avait réclamés auprès des journalistes présents à sa conférence de presse n’ont pas suffi. « Il en parle comme si c’était ses bébés, avoue Mickaël Cormy, entraîneur des trotteurs du Blaugrana. L’un des yearlings qu’il avait achetés n’était pas apte à la course et, pour lui, la première chose qui le préoccupait, c’était qu’on lui trouve une maison d’accueil. » L’amour du cheval. C’est souvent par là que ça commence. S’ils ne sont que deux dans le vestiaire des Bleus à posséder leur écurie – avec Clément Lenglet –, c’est qu’il faut avoir baigné enfant dans l’ivresse de la course pour y trouver un intérêt une fois adulte. « Environ 70 % des
« Les chevaux ont un rythme de vie qui ressemble à celui des sportifs de haut niveau. » Ghislain Bozo
personnes viennent dans cet univers par la transmission », reconnaît Arnaud de Courcelles, directeur du pôle média d’Équidia. « Quand Antoine était jeune, on allait aux courses à Cluny [Saône-etLoire] et je lui ai transmis ma passion », se souvient le papa, Alain.
Pour Clément Lenglet, l’histoire est similaire. Le défenseur a grandi en regardant les courses à la télé et en allant sur les hippodromes pendant les vacances. Il a eu l’envie de devenir propriétaire de galopeurs après avoir assisté, dans les coulisses, à un prix du Jockey- Club. « Il était important de bien expliquer les tenants et les aboutissants d’une écurie, raconte son conseiller, Ghislain Bozo. Il m’a accompagné à l’entraînement, on a vu ensemble quand acheter un cheval, combien ça coûte, combien de temps on attend avant de faire commencer un cheval, de quels vétérinaires s’entourer... Les chevaux sont des athlètes, ils ont un rythme de vie qui ressemble à celui des sportifs de haut niveau. » La comparaison n’est pas anodine, puisqu’elle est pour beaucoup dans les bons rapports entre footballeurs et entraîneurs, ce qui n’est, par exemple, pas le cas de certains propriétaires provenant du monde de la télé. « C’était un cauchemar, avoue Cormy. Ce sont des enfants gâtés, ils veulent des résultats immédiats. Les sportifs sont, eux, une clientèle habituée aux bons et mauvais moments. » Les courses hippiques sont aussi une forme d’échappatoire pour les deux internationaux. Et, même s’ils n’ont pas toujours le temps d’aller rendre visite à leurs bêtes, à cause d’un agenda professionnel chargé, ils sollicitent les entraîneurs pour avoir des nouvelles régulièrement. Dans les deux cas, les pères jouent les intermédiaires, sont présents aux courses pendant que leurs gamins parlent cheval dans le vestiaire du Barça.