L’étendard sanglant est levé
La lutte d’influence pour être le ou la porte-drapeau de la France lors de la cérémonie d’ouverture est lancée
Hissez-haut, les champions et les championnes ! Les Fédérations ont jusqu’au 31 mai pour faire remonter les noms des candidats auprès du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui organisera ensuite un vote pour désigner les heureux élus – un homme et une femme. En coulisses, ça s’agite déjà. Ce rôle est perçu comme une récompense symbolique de ses accomplissements pour le sport français. Alors pour des Jeux à la maison, ce sentiment est décuplé. Certains grands noms n’ont pas caché leur déception, voire leur colère, à l’annonce des critères érigés par le CNOSF, à l’image de la judoka Clarisse Agbegnenou, qui ne peut y prétendre, car elle a déjà rempli la fonction à Tokyo.
Exit aussi les athlètes qui n’ont jamais participé aux JO, comme le rugbyman Antoine Dupont, et ceux qui ne répondent pas à des critères «d’exemplarité et de respect des valeurs olympiques », tels que le handballeur Nikola Karabatic, condamné en 2017 dans une affaire de paris sportifs. Certains regrettent aussi le mode de scrutin. Cette année et pour la première fois, chacun des 560 à 565 athlètes qualifiés pourra voter. « À l’athlétisme, ils en ont 70, nous on en a 14, oppose le patron du judo, Stéphane Nomis. Ce sera plus simple pour certains de faire du lobbying. » En effet, la Fédération française d’athlétisme (FFA) compte bien peser. « Mélina Robert-Michon sort largement du lot, défend le boss de la FFA, André Giraud. Elle va disputer ses septièmes Jeux [un record]. Elle a été médaillée, c’est un symbole du sport féminin. Elle le mériterait, et on l’aidera. » « Robert-Michon sort largement du lot. Elle est un symbole du sport féminin. »
André Giraud, patron de la FFA