« Voter? Mais pourquoi? »
Il faisait beau dimanche après-midi, à Palavas-les-Flots. Grand soleil et plus de 20 °C sur le sable. Amateurs de bronzette et de beach-volley étaient très nombreux sur la plage. Si certains avaient glissé leur bulletin dans l’urne avant d’aller se dorer la pilule, d’autres avaient laissé leur case d’émargement bien vide… « Voter ? Mais pourquoi ? » s’interroge l’un d’eux, à peine ironique, en pleine partie de raquettes.
« Je n’ai plus confiance »
Dimanche, la majorité des abstentionnistes que 20 Minutes a rencontré n’ont pas participé au premier tour de la présidentielle pour une question de procuration oubliée ou d’éloignement de la région d’origine. Mais d’autres n’en ont plus rien à faire. « Je n’ai pas le temps, assène Aymeric, un jeune cuisinier. Et puis, à quoi bon? Aucun des candidats n’en vaut la peine. » Non loin de lui, Benoît, 39 ans, mange un sandwich en regardant l’horizon. Exbénéficiaire du RSA, ce Montpelliérain vient de retrouver un emploi dans un restaurant. « J’ai le sentiment que ma voix ne comptera pas, assure-t-il. Quoi qu’il arrive, les riches seront plus riches et les pauvres plus pauvres. » Pour certains, les affaires qui ont « pourri » la campagne ont fini de les convaincre de ne plus voter. « Nous, on galère, reprend une jeune femme. Et eux, ils font n’importe quoi avec l’argent du contribuable. Ça ne m’intéresse plus. Tout ce cirque, ce sera sans moi. » Jacques, de son côté, est convaincu que de voter « à gauche, à droite, au centre ou n’importe où » ne sert plus à rien. Alors il ne vote plus… Comme Ornella, 35 ans. « Pff… Je n’ai plus confiance », confie-t-elle.