Un lycéen sur cinq ressent un climat d’homophobie
Une étude a été menée dans la région par Angel
«La situation est alarmante. Il faut réagir », s’exclame Yann Idriss Salehi, le président d’Angel. L’association montpelliéraine, qui aide depuis 1997 (lire encadré) les jeunes homosexuels, bisexuels et transexuels victimes de discriminations, a dévoilé mercredi une étude sur l’homophobie en milieu scolaire : 2 258 lycéens issus de dix établissements de l’Hérault, du Gard et du Roussillon ont répondu à des questions sur leur ressenti en matière d’homophobie.
Des chiffres alarmants
Selon cette enquête, dont les résultats ont été analysés par Raphaël Trouillet, maître de conférences en psychologie clinique à la faculté Paul Valéry, 20,6 % des lycéens interrogés disent ressentir un « climat d’homophobie » au sein de leur établissement. Angel pointe du doigt d’autres chiffres plus alarmants encore : 21,3 % se disent témoins quotidiennement d’une moquerie à caractère homophobe, 17,4 % évoquent des insultes, 4,3 % de « rejet » ou de « mise à l’écart » en raison de la sexualité de leurs camarades, et 2 % évoquent des agressions physiques régulières dans leurs lycées. « Il faut que les pouvoirs publics se saisissent de ce fléau, confie Yann Idriss Salehi. Nous souhaiterions que des associations, comme la nôtre, puissent intervenir plus fréquemment au sein des établissements scolaires, auprès des élèves, et des équipes pédagogiques, pour les sensibiliser à ces problèmes. » Une nouvelle étude sera lancée en 2019 par Angel. Elle permettra notamment de suivre l’évolution du fléau de l’homophobie au lycée.