Le hand spinner étourdit les profs
Les hand spinners, ces petites toupies à deux ou trois branches qui tournent
très rapidement autour de l’axe central, ont déferlé dans les établissements scolaires. Non sans semer la pagaille. « C’est devenu insupportable. Les élèves le sortent en plein cours pour le faire tourner, ce qui fait un petit bruit de ventilateur », peste Salomé, professeure d’histoire-géographie à Colombes (Hauts-de-Seine). Du coup, l’humeur n’est pas au travail chez les élèves. Sandrine, qui enseigne les maths dans un collège du Tarn-et-Garonne, abonde : « Ça pose problème. Cet objet est devenu hypnotisant pour les élèves (…). Certains me disent que ça les aide à se concentrer, sans pour autant me convaincre. » Certains établissements ont ainsi interdit le jouet. Pour des questions de concentration, mais, surtout, de sécurité. « Il y a déjà eu des accidents, témoigne Julie, qui exerce dans un collège de l’Oise. Avec la force centrifuge, les toupies qui tournent vite peuvent atterrir dans la tête d’un élève et, pire, arriver dans l’un de ses yeux. Et les modèles pointus sont potentiellement plus dangereux encore. » Enfin, le hand spinner peut devenir une source de conflits. « Comme à chaque fois qu’un jouet est à la mode, il y a du troc entre les élèves. Et les plus grands peuvent forcer la main des plus petits », souligne Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp, principal syndicat des enseignants du premier degré. « Sans compter que le hand spinner peut procurer une sorte de sentiment d’exclusion chez l’enfant qui n’en n’a pas », ajoute Julie.