Le Brésil s’emballe un peu
Deux équipes invaincues, un choc de L1… Après sa démonstration contre le Bayern, mercredi, Paris affronte Bordeaux, samedi (17h) au Parc, dans une affiche qui vaudra son pesant de cacahuètes. Ça, c’est pour la vision française de la chose. Ailleurs, et notamment au Brésil, il s’agit, au mieux, d’un match du Paris de Neymar contre une bonne équipe locale. « La L1 est jugée très faible, peu attractive et peu intéressante », explique Isabela Pagliari, correspondante à Paris pour Esporte Interativo. Douloureux constat. « Le problème, même si ça commence à changer, c’est qu’on a l’impression que tout le monde joue de la même manière… On ne voit pas énormément de choses innovantes, spectaculaires, il y a peu de dribbles… », analyse Muricy Ramalho, ancien coach de Santos.
Un cycle vertueux arrive
Avec l’arrivée d’une colonie auriverde à Paris et le recrutement de Neymar cet été, les Brésiliens s’intéressent un peu plus à notre chère L1. Evidemment, le club parisien en est le principal bénéficiaire, mais le joueur le plus cher du monde a déjà permis à Guingamp de se faire connaître outre-Atlantique. « TV Globo a interrompu la diffusion d’un match brésilien pour montrer des images du match de Paris. C’était pareil contre Toulouse », raconte Isabela Pagliari. Le temps d’antenne consacré à la L1 augmente, et les correspondants en France travaillent de plus en plus. « Il y a une réelle envie de comprendre pourquoi la France possède un championnat qui n’est que le cinquième meilleur en Europe », explique Andrei Netto, journaliste à O Estado de São Paulo. Ramalho voit dans l’arrivée de Neymar le début d’un cycle vertueux pour le foot français. « Avec lui, la France va redécouvrir le spectacle qu’elle avait vu avec Ronaldinho. Neymar va donner envie aux autres attaquants de L1 de faire le show, de tenter des dribbles pour se mettre en avant », expose-t-il. Et donc de plaire aux Brésiliens, friands de gestes fantasques. A moins que Neymar n’engendre, malgré lui, une génération de bouchers motivés à l’idée de le découper. Moins sexy.